Migration : Horizon sans frontières dénonce le durcissement des lois de l’UE visant les migrants

Ce jeudi (17.10.24), les 27 chefs d’États et de gouvernements européens se sont réunis à Bruxelles pour débattre du durcissement de la politique migratoire. Cette rencontre survient cinq mois après l’adoption du Pacte sur l’immigration par l’Union européenne, avec en toile de fond le débat sur la proposition inflammable de « hubs de retour » qui permettrait le transfert de migrants dans des centres d’accueil de pays tiers, comme l’Albanie.

Un concept que dénonce Boubacar Sèye, président de l’ONG Horizon Sans Frontières. Celui-ci dénonce une violation flagrante des Droits humains.

« Aujourd’hui, l’Europe viole la procédure de 1951 sur les réfugiés et les demandeurs d’asile. » La France cherche à externaliser l’Égypte, le Kazakhstan et l’Irak, l’Italie qui signe des contrats avec l’Albanie. L’Europe se déshumanise et l’on se demande où est la Déclaration des droits humains. Donc, quand ils décident d’externaliser des migrants sous le regard complice des dirigeants sans que ces derniers puissent réagir, c’est une chose extrêmement grave. « C’est une stratégie qu’Horizon sans frontières dénonce avec la plus grande énergie », martèle M. Sèye.

Celui-ci estime que « ce qui s’est passé avec les élections européennes est une preuve suffisante qui explique la raison pour laquelle l’Europe se barricade ». Tous ont migré vers l’extrême droite qui est devenue la deuxième force politique en Europe. »

Le président de l’ONG Horizon sans frontières insiste que : « L’Europe a peur d’être détrônée socialement et culturellement par l’islam et la migration. » Ces dirigeants ont échoué sur leurs idéologies classées. Pour eux, l’Europe est blanche et chrétienne. C’est l’islam lui-même qui pose problème, l’immigration extra-européenne. Il y a autant de contradiction. Beaucoup de tensions risquent d’avoir lieu avec le cas de Georgia Meloni qui inspire certains pays dans l’externalisation des demandeurs d’asile.

Parlant de la France, il déclare que « le problème de la France est de voir comment intégrer les Français d’origine étrangère, mais qui représentent plus de 22,5 % de la population et qui ne comprennent même pas l’histoire de la France. »

La question du droit des migrants

Pour M. Sèye, l’Europe a une obligation au regard des conventions, mais aussi un devoir moral de porter secours aux migrants en les accueillant. Car, dit-il, les demandeurs d’asile sont protégés par la loi. Ils doivent donc être protégés et respectés.

Celui-ci dénonce par ailleurs le silence des dirigeants africains, rappelant que la situation qui prévaut en Europe va entériner les expulsions de migrants et demandeurs d’asile africains, surtout sahéliens.

Il cite comme l’exemple l’Allemagne qui était très ouverte en 2016, mais aujourd’hui, plus de 30 % de sa population allemande ne souhaite pas voir de migrants, dit M. Seye qui ajoute que les lois seront de plus en plus durcies envers les migrants africains.

« L’Europe est en train de se barricader de façon illégale et de militariser la Méditerranée par l’achat des armes. » On ne règle pas la question de la migration avec la répression. « Il faut que les États le comprennent », regrette le président de Horizon sans frontières.

Ndeye Mour Sembène

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