L’Alliance des Médias pour les Droits Humains en Guinée (AMDH) a organisé, du 15 au 17 octobre 2024, les Journées nationales de concertation pour une meilleure collaboration entre les journalistes et les forces de défense et de sécurité (FDS) à Conakry.
Ces journées étaient placées sous le thème : « Renforcer la sécurité des journalistes par une meilleure collaboration avec les FDS ».
Présidée par le représentant du Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile (MSPC), cette rencontre avait pour objectif de sensibiliser les journalistes et les FDS à collaborer en toutes circonstances. Les participants ont également été invités à appliquer strictement le code de bonne conduite des journalistes et des FDS en période de manifestations sociopolitiques.
Dans son discours, Chaikou Baldé, président de l’AMDH, a souligné que ces journées ont permis de mieux comprendre les tensions entre ces deux corps de métier sur le terrain. Selon lui, les recommandations formulées au cours de ces trois jours devraient permettre aux journalistes et aux FDS de cohabiter sans risque.
De son côté, Sadibou Marong, Directeur du Bureau Régional Afrique Sub-Saharienne de Reporter Sans Frontières (RSF) basé à Dakar, a rappelé l’importance de maintenir le dialogue entre les journalistes et les FDS : « On ne peut pas interdire aux FDS de faire leur travail, tout comme on ne peut pas empêcher les médias de remplir leur mission. Si ce séminaire permet une acceptation mutuelle entre les deux groupes, il aura atteint son objectif. La Guinée est un modèle à explorer, car dans d’autres pays que nous couvrons, cette collaboration est loin d’être aussi harmonieuse », a-t-il affirmé.
Il a également insisté sur la situation particulière des médias en Guinée, marquée par une détérioration progressive des conditions de travail des journalistes depuis le début de la transition. Marong a notamment déploré la fermeture de nombreux médias, privant ainsi des millions de Guinéens de leur droit à l’information. Il a également dénoncé les attaques directes contre des journalistes lors de répressions de manifestations, tout en réitérant l’importance de garantir la sécurité des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions, et de permettre aux FDS d’accomplir leur mission sans craindre une interférence de la part des médias.
Durant ces trois jours de concertation, plusieurs thématiques ont été abordées, notamment : l’état des lieux des violences subies par les journalistes, l’évaluation de l’application du code de bonne conduite des journalistes et des FDS en période de manifestations sociopolitiques, la loi sur le maintien de l’ordre en République de Guinée, et les mandats des FDS dans ce cadre. La rencontre s’est conclue par la remise de gilets de reportage aux journalistes.
Fodé Touré