L’économiste malien Étienne Fakaba Sissoko reste en détention

L’économiste malien Étienne Fakaba Sissoko reste en détention

Pas de liberté provisoire pour Etienne Fakaba Sissoko. Après sept mois de détention, la cour d’appel a autorisé, ce lundi 14 octobre, Etienne Fakaba Sissoko à rentrer chez lui, sous contrôle judiciaire, en attendant l’audience sur le fond, mais le parquet général s’y est immédiatement opposé.

Étienne Fakaba Sissoko reste donc incarcéré à Kéniéroba, une prison située loin de la capitale malienne. Attendant ainsi son jugement en appel sur le fond, prévu pour le 11 novembre 2024.

La décision de mise en liberté provisoire de M. Sissoko intervient alors que son procès, ouvert le lundi 7 octobre 2024, attire l’attention des défenseurs des droits de l’homme, des universitaires, et de la presse internationale.

Amnesty International a exprimé des inquiétudes quant à la détention de cet intellectuel, qualifiant sa condamnation d’« arbitraire » et appelant à sa libération immédiate.

Le blocage de la libération provisoire de Dr Sissoko par le pourvoi en cassation est venu renforcer les frustrations de ses soutiens qui espéraient voir l’économiste retrouver la liberté avant son jugement.

Pour ceux-ci, la décision du parquet illustre une volonté manifeste de prolonger la détention d’une figure critique du gouvernement malien.

Pour la défense, le livre dans lequel l’universitaire dénonce la « propagande » du gouvernement de transition est un travail académique et sourcé qui n’a d’ailleurs suscité aucun trouble à l’ordre public, depuis sa parution.

« C’est le contraire qui nous aurait étonné », explique un proche de l’économiste qui estime que le pourvoi du ministère public démontre une nouvelle fois le caractère « purement politique » de la procédure, destiné à intimider les voix trop critiques.

« Mais c’est la marche de la lutte et nous continuerons de nous battre pour le procès », ajoute cette source.

L’économiste malien est jugé en appel pour « atteinte au crédit de l’État ».

Il avait été condamné, en mai dernier, à deux ans de prison dont un an ferme et à payer des dommages et intérêts à l’État de 3 millions de francs CFA.

Ndeye Mour Sembène

Justice