Ce 10 octobre était célébrée la journée internationale de la santé mentale. Pour cette année, le thème choisi est La santé mentale au travail. Une occasion pour notre rédaction de revenir sur les vulnérabilités liées à ce phénomène.
C’est une réalité. La plupart des adultes passent la plus grande partie de leur jour au travail. Même si le travail a des effets bénéfiques dans la vie de chaque personne, il peut aussi devenir un véritable casse-tête pour certains professionnels, entre le stress, le harcèlement moral ou sexuel, les conflits entre personnes ou entre équipes etc. Bref, les répercussions sur la santé physique et le risque d’accidents du travail sont énormes.
Le cadre de travail peut également amplifier des problèmes d’ordre plus général qui ont des effets néfastes sur la santé mentale, notamment la discrimination et les inégalités fondées sur des facteurs tels que la race, le sexe, l’identité de genre, l’orientation sexuelle, le handicap, l’origine sociale, le statut de migrant, la religion ou l’âge.
Les troubles anxieux et la dépression figurent parmi les troubles mentaux les plus fréquents dans la population en général. Ils sont également ceux les plus souvent observés en milieu de travail. Le syndrome d’épuisement professionnel, communément appelé burn out, est aussi fréquemment observé. Toutefois, il n’est pas officiellement identifié comme un trouble mental. Il est plutôt reconnu comme le résultat d’un stress chronique lié au travail.
Selon l’OMS, tous les travailleurs ont droit à un environnement de travail sûr et sain, où la santé physique et mentale et le bien-être sont protégés et promus.
Le cas du Sénégal
Au Sénégal, les statistiques issues de l’enquête nationale sur la santé mentale en 2023, « la dépression sévère représente 1,5 %, le risque suicidaire 9,4 %, la consommation de cannabis 0,7 %, de cocaïne 0,2 % et il y a enfin l’épilepsie 3,7 %. » L’offre de santé mentale du pays, en dépit de son caractère inégal et insuffisant, constitue néanmoins une offre attractive au niveau de la sous-région, ce qui relativise, selon le OpenEdition Journals publié en 2019, la situation sanitaire du Sénégal.
En effet, les pays frontaliers du Sénégal (Mauritanie, Mali, Guinée Bissau, République de Guinée, Gambie) ne disposent pas d’une offre de santé mentale ou à proximité des populations concernées en raison de l’état de leur système de santé lié et du contexte politique et économique parfois fortement dégradé.
Aussi, les centres de santé mentale reçoivent également des patients étrangers, et tout particulièrement des États limitrophes.
Pour protéger la santé mentale, l’OMS recommande : de former les cadres aux questions de santé mentale afin de les aider à percevoir la détresse émotionnelle de leurs subalternes et à agir en conséquence ; de développer les compétences relationnelles telles que la communication ouverte et l’écoute active ; et de faire mieux comprendre comment les facteurs de stress au travail affectent la santé mentale et comment on peut y faire face.
On estime que 12 milliards de journées de travail sont perdues chaque année pour cause de dépression ou d’anxiété, ce qui coûte près de mille milliards de dollars à l’économie mondiale, selon un rapport conjoint de l’OMS et de l’OIT en septembre 2022.
Un milliard de personnes vivant avec un trouble mental En 2019, 15 % des adultes en âge de travailler ont connu un trouble mental.