Ils sont des milliers de ressortissants africains bloqués au Liban. Près de 900 parmi eux, ont émis le vœu de rentrer dans leur pays suite à l’offensive de l’armée israélienne. Celle-ci a affirmé mardi (08.10.24) avoir élargi son offensive terrestre contre le Hezbollah et déployé des troupes supplémentaires.
Une situation sécuritaire inédite et un désarroi total dans lequel se trouvent les migrants africains abandonnés par leurs employés dans un pays en proie à des bombardements.
Lundi (07.10.24), le porte-parole du gouvernement sénégalais a annoncé le rapatriement dans les prochaines heures de compatriotes vivant dans des situations précaires au Liban.
« Nous allons tout faire pour que les Sénégalais qui sont au Liban soient rapatriés », a affirmé Moustapha Sarre sur une radio privée, assurant que le gouvernement était dans les démarches hâtives pour les Sénégalais en situation difficile au Liban.
Joint par lesnouvellesdafrique.info, le président de l’ONG Actions pour les droits humains et de l’amitié (Adha) confirme suivre de très près les mesures annoncées par l’État. Il souligne que son organisation était en contact avec les autorités afin de mieux comprendre les modalités liées au rapatriement.
« La coordination avec les ambassades et associations est en symbiose avec le respect des droits des rapatriés tout au long du processus », précise Adama Mbengue.
Majoritairement originaires de pays d’Afrique subsaharienne comme l’Éthiopie ou le Kenya, les ressortissants africains bloqués au Liban sont des employés domestiques qui se retrouvent dans l’incapacité de fuir le pays suite au déclenchement des opérations israéliennes contre le Hezbollah qui a fait plus de 1000 morts et chassé 1,2 million de personnes de leurs foyers, selon le ministère libanais de la santé.
Dans ce contexte sécuritaire inquiétant, l’ONG Actions pour les Droits Humains et de l’Amitié avoue avoir intensifié des efforts de plaidoyer auprès des autorités sénégalaises et internationales pour accélérer le processus de rapatriement de ressortissants sénégalais.
« Nous sommes aussi en contact avec une association au Liban dans le cadre d’un suivi de la situation de ces personnes », insiste Adama Mbengue qui reconnait toutefois que le suivi est très difficile.
Des témoignages recueillis et diffusés par des médias internationaux rapportent que certains ressortissants africains se sont vu refuser l’accès aux abris de fortune installés par le gouvernement, pour la simple raison qu’ils ne sont pas des Libanais.
« Ce qui aggrave davantage les difficultés liées à la sécurité des migrants et à l’accès limité aux services de base », explique M. Mbengue, président de l’Adha.
Celui-ci estime par ailleurs que « le plus important et essentiel reste la mise en place de programme de réintégration socioéconomique qui comprendrait non seulement des soins psychologiques pour le traumatisme subi. Mieux, l’aspect financier pour ce qui est de l’accompagnement de ces personnes ayant le désir de se réinsérer dans la vie active reste primordial.»