Des couples gays, il en existe bel et bien en Guinée. Notre rédaction a pu rencontrer et échanger avec l’un d’eux, qui nous a expliqué le calvaire subi avant de trouver un amant. Depuis le mois de juin dernier, Medo (nom d’emprunt) vit avec l’homme de sa vie dans un quartier de la banlieue de Conakry.
C’est un homme sans gêne qui s’est prêté au micro de lesnouvellesdafrique.info. De mère ghanéenne et de père guinéen, Medo ne ressent de l’amour que pour les personnes de même sexe que lui. Un fait rare dans un pays à majorité musulmane et où la législation n’interdit ni n’autorise l’homosexualité.
« J’ai été presque dans toutes les grandes boîtes de nuit de Conakry ». À chaque fois que je sortais, c’était pour tenter de tomber sur un homme qui accepterait d’être amoureux de moi. J’ai été insulté, giflé et humilié par beaucoup d’hommes que j’ai tentés de séduire. J’ai cru qu’ils étaient gays alors qu’ils ne le sont pas. « Aussitôt que j’ai fait le premier pas vers eux et qu’ils ont compris le genre de personne que je suis, ils m’ont insulté de toute leur force », témoigne Medo qui avait, ajoute-t-il, envisagé de partir dans un pays où l’islam est moins répandu qu’en Guinée. C’est à ce moment-là que son vœu s’est enfin réalisé.
« Je comptais aller au Ghana, le pays de ma mère. Je me disais que ce serait peut-être facile pour moi là-bas de trouver un amant, un homme avec qui me mettre en couple. Mais un soir, alors que je fumais de la chicha dans un coin de danse et de prostitution de Kipé, un homme s’est approché de moi et a demandé s’il pouvait s’asseoir à mes côtés. C’est un Nigérian. J’ai senti qu’il est anglophone à travers son français mélangé avec des mots anglais. Je ne pouvais jamais l’imaginer gay. Soudain, il m’a embrassé. J’étais tellement surpris et fou de joie que je l’ai regardé un moment sans pouvoir rien dire. À mon tour, je l’ai embrassé. On a passé à s’embrasser longuement », explique-t-il
La rencontre entre Medo et son amant Nigérian a mis fin à son projet de quitter la Guinée pour Accra. Depuis trois mois, les deux vivent en couple et partagent tout loin des yeux indiscrets du voisinage qui ne sait pas le type de relation qui lie les deux hommes.
« Je suis très amoureux de mon homme. On dort et couche ensemble. On fait aussi l’amour régulièrement », se confie ouvertement Medo.