Réaliser un film sans voir : Mason Ewing repousse les limites du possible

Mason Ewing, entrepreneur audacieux et réalisateur non-voyant, ne brise pas seulement les codes : il les explose. Son plus grand rêve ? Prouver que les personnes aveugles peuvent accomplir l’impossible.

Aujourd’hui, il s’attaque à un nouveau défi de taille : produire, réaliser et écrire son prochain film d’horreur, The Raven’s Circle. Dans une interview exclusive pour lesnouvellesdafrique.info, Ewing nous révèle les coulisses de cette aventure hors du commun.

LNA : Il y a quelque temps, notre rédaction lesnouvellesdafrique.info vous avait déjà interviewé.

Mason : Exactement. En ce moment, je suis ravi d’annoncer que le tournage de The Raven’s Circle avance à grands pas. Nos équipes continuent de s’agrandir, et je suis vraiment heureux de voir à quel point ce projet suscite déjà de l’enthousiasme.

LNA : Que pouvez-vous nous dire sur le film ? Parlez-nous un peu du casting.

Mason : Le casting est vraiment top ! Aujourd’hui, on sait bien que, même avec un bon scénario et une excellente réalisation, avoir des personnalités connues peut faire toute la différence. Cela aide non seulement à vendre le film, mais aussi à trouver des distributeurs. C’est exactement ce que j’ai fait en m’entourant d’amis talentueux. Par exemple, vous retrouverez John Blyth Barrymore, le grand frère de l’actrice Drew Barrymore, qui interprète un journaliste nommé Jordan Sawyer. Il y aura également Eric Roberts, qui incarne un homme riche… mais je préfère garder la surprise pour la sortie du film. Et puis, il y a sa femme, ma marraine Eliza Roberts, qui nous soutient énormément sur ce projet.

LNA : Nous sommes vraiment curieux ! Vous donnez l’impression que tout vous semble facile.

Mason : Oh, loin de là ! Être producteur, réalisateur et scénariste, c’est un vrai défi. Mais j’adore ça ! Ce qui rend ce projet encore plus spécial, c’est le fait que je réalise tout cela avec mon handicap. Il y a des gens sur le plateau qui sont surpris d’apprendre qu’un non-voyant réalise le film. C’est un plaisir de les surprendre, surtout dans un milieu où la vue est primordiale. Mais je pense que si j’avais été voyant, je n’aurais peut-être pas fait ce travail de la même manière. C’est pour cela que je mets un point d’honneur à garantir une qualité irréprochable sur The Raven’s Circle.

LNA : Tout ça, c’est super ! On ressent vraiment votre passion quand vous en parlez !

Mason : Absolument ! Depuis l’âge de 6 ans, le cinéma fait partie de moi. Quand j’étais encore voyant, j’étais déjà fasciné par les films de Spielberg, Zemeckis… Je passais des heures à observer le jeu des acteurs comme Anthony Hopkins, Eddie Murphy, ou des actrices comme Whoopi Goldberg et Meryl Streep. J’ai toujours su que si je ne faisais pas de cinéma, Je ne me serais pas vu faire autre chose. Cette passion, elle est ancrée en moi. Pour vous donner un exemple, cela fait des années que je consacre mon temps à dénicher des centaines de milliers d’objets de tournage pour habiller les décors de mes films. J’ai même développé une application professionnelle dédiée à nos équipes de décoration. Par exemple, cette application pourrait être très utile pour notre assistante décoratrice, Andrea Moutaoue. Nous partageons des affinités artistiques, et malgré mon absence de vision, Andrea comprend facilement ce que je souhaite, ce qui rend notre collaboration très agréable.

LNA : Vous avez parlé de vos équipes. Justement, on a vu sur Instagram que vous avez recruté quelqu’un qui a été nominé deux fois aux Oscars.

Mason : Oui, et c’est grâce à mon manager qui s’appelle Thanasis Psilopoulos. C’est une personne incroyable qui comprend mes besoins ! C’est lui qui m’a proposé de travailler avec Vittorio Sodano, un maquilleur exceptionnel qui a été nominé deux fois aux Oscars pour Apocalypto, un film réalisé par Mel Gibson, et pour le film Il divo. Avec lui à bord pour les effets spéciaux et le maquillage, je suis vraiment tranquille. Il est d’un talent fou, et c’est primordial d’avoir une équipe de cette qualité, surtout pour un premier film.

LNA : Comment se déroulent les préparatifs ? Les quatre acteurs français, dans quelle langue vont-ils jouer ?

Mason : Ces quatre acteurs font tous partie de ma société, Ewing Power Production, la branche audiovisuelle de Mason Ewing Corporation. Pour commencer, Zacharie Malek incarnera Chris, également connu sous le surnom de « The New Jack ». Baba Wild jouera le rôle de Black Crow, un personnage sombre qui va troubler les spectateurs, et ça, j’adore ! L’acteur et mannequin Louis Lopez interprétera Arthur Laurent, tandis qu’Eric April prêtera ses traits à Anthony Simon, le cousin d’Arthur. Bien que ce soient quatre acteurs français, ils ont énormément travaillé leur anglais et s’en sortent désormais très bien. Le film est entièrement américain, mais ils joueront 4 acteurs français en anglais. Par exemple, certaines scènes mettront en avant des rituels sataniques où des personnages seront possédés et devront exécuter des danses troublantes. C’est la chorégraphe Kim Amghar qui les guidera pour ces scènes, et j’ai vraiment hâte de voir le résultat. L’atmosphère promet d’être extrêmement sombre !

LNA : À vous entendre, ce film semble effrayant ! Votre entourage l’a bien accepté ?

Mason : Pour être honnête, je trouve parfois difficile de comprendre certaines personnes qui disent vouloir faire du cinéma mais refusent certains projets. Je respecte totalement qu’on ait peur des films d’horreur, mais il y a une différence entre être effrayé par un film et devoir écrire ou jouer dedans. En tant que professionnel, c’est important d’avoir une variété de genres sur son CV : comédie, horreur, fantastique, romance, etc. Malheureusement, certaines personnes n’ont pas voulu participer parce qu’elles n’aiment pas les films d’horreur, et je trouve ça dommage. Moi-même, je suis très peureux ! Les films avec des esprits, ça me donne des frissons. Mais je sais faire la part des choses. On est tous différents, et c’est ce qui fait la richesse de ce métier.

LNA : Avant de découvrir un aperçu du film, je pense que nos lecteurs seraient ravis de lire le résumé.

Mason : Il y a un petit détail que j’aimerais souligner : c’est un vrai plaisir de collaborer avec mon ami Carl Graves, claviériste et chanteur du groupe Oingo Boingo. En ce moment, il travaille sur toutes les musiques du film. J’adore ce qu’il fait ! Les compositions de Carl vont vraiment apporter une touche supplémentaire à The Raven’s Circle. Voici, avec grand plaisir, le résumé du film :

En 1965, Arthur, un jeune Français avide d’aventures, avait décidé de perfectionner son anglais aux États-Unis. Il s’était installé chez sa demi-sœur où son cousin Anthony, accompagné de deux amis inquiétants, les avait rejoints. Après une rupture brutale avec sa maîtresse américaine, Arthur était parti camper avec eux dans une forêt mystérieuse connue pour des disparitions inexpliquées. Quarante ans plus tard, un journaliste mourant, témoin des événements, avait décidé de tout révéler à Ashley, la demi-sœur d’Arthur, déclenchant une quête sombre et effrayante pour la vérité. Secrets enfouis et esprits vengeurs refaisaient surface, menaçant de tout détruire.

LNA : Il y a quelques jours, vous avez partagé un très bon petit-déjeuner à la Ewing House avec John Barrymore.

Mason : J’avais invité John à la Ewing House pour un petit déjeuner, avec les quatre autres acteurs et moi-même. L’idée était de faire une petite réunion pour discuter des préparatifs. Vous savez, j’accorde beaucoup d’importance aux relations humaines. Comme Baba, Zac, Louis et Eric joueront avec lui, il était aussi essentiel qu’ils tissent des liens. Avec John, nous avons fait quelques activités et partagé plusieurs repas ensemble. Comme il l’a mentionné dans la vidéo qu’il a réalisée pour Les Nouvelles d’Afrique, il a participé à de nombreux films d’horreur, mais je voulais qu’il prenne plaisir à tourner dans The Raven’s Circle et qu’il passe de bons moments avec les autres acteurs.

LNA : Dernière question : si des distributeurs africains sont intéressés par votre film, comment peuvent-ils vous contacter ?

Mason : L’un de mes rêves est que ce film soit diffusé dans les salles de cinéma à travers toute l’Afrique. Je sais qu’au Nigeria, avec Nollywood, ils sont de grands producteurs et distributeurs de cinéma ! Si des distributeurs africains sont intéressés par ce film, ils peuvent nous contacter via les réseaux sociaux ou bien entrer en contact avec mon agent aux États-Unis, Tina Contogenis, qui dirige l’agence Eris Talent Agency.

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