L’ancien président guinéen Alpha Condé est de nouveau au centre de l’actualité. Cette fois, il est accusé par les autorités libériennes de préparer un projet de renversement du régime du Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD). Mercredi soir, les autorités du Libéria ont annoncé l’arrestation d’un individu présenté comme l’homme de main d’Alpha Condé, chargé de coordonner le putsch présumé être en préparation. Des révélations qui font grand bruit ce jeudi à Conakry, la capitale de la Guinée.
Pour Aly Souleymane Camara, analyste politique guinéen, même si ces accusations émanent des plus hautes autorités d’un pays étranger, il ne faut pas exclure la possibilité d’un coup monté.
« Les États ont souvent l’habitude de créer ce genre de scénarios pour isoler un groupe de personnes. Aujourd’hui, il est possible que nous soyons face à une manœuvre similaire, destinée à justifier une future inculpation », avance-t-il.
Concernant les accusations portées contre l’ancien président guinéen par le Libéria, l’analyste estime qu’Alpha Condé pourrait avoir donné l’impression de préparer un coup d’État afin de « créer des tensions psychologiques parmi les acteurs de la transition et de semer la méfiance au sein de l’armée guinéenne ». Il souligne qu’actuellement, « des rivalités existent au sein de l’armée, où certains militaires marginalisés dans la gestion du pouvoir pourraient vouloir prendre leur revanche ».
Récemment, le Premier ministre de la transition en Guinée a réagi au retour d’Alpha Condé en Afrique. Il avait déclaré ne pas y voir d’inconvénient en ajoutant que son souhait est que le nouveau pays d’accueil de l’ex-président ne serve pas de base de déstabilisation contre la Guinée.
Le lieu exact où se trouve Alpha Condé depuis son départ de Turquie reste inconnu. Cependant, tout semble indiquer qu’il pourrait être dans un pays d’Afrique centrale, où il maintient un vaste réseau d’alliés encore en fonction.