La campagne pour la présidentielle a démarré ce samedi 14 septembre 2024. Prévue pour le 6 octobre prochain, elle verra la participation de trois candidats, tandis qu’un bras de fer se poursuit entre l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE) et le Tribunal administratif.
En effet, le Tribunal administratif plaide pour l’ajout de trois autres candidats, réintégrés par l’autorité électorale la semaine dernière puis à nouveau exclus. Lundi dernier, l’autorité électorale tunisienne a confirmé la validation de trois candidats : le président sortant Kais Saïed, Zouhair Maghzaoui, un ancien député et soutien de Kais Saïed, et Ayachi Zammel, un industriel à la tête d’un petit parti libéral.
Cette décision a suscité de vives critiques. De nombreux spécialistes du droit estiment que les décisions du Tribunal administratif sont définitives et irrévocables. Parmi eux, l’ancien président de l’ISIE, Kamel Jenboudi, écarté pour soupçons de parrainage, accuse l’autorité électorale d’être influencée par le pouvoir en place. Mondher Zenaid, autre candidat écarté et ancien ministre sous Ben Ali, est également perçu comme une menace potentielle pour l’actuel président.
Par ailleurs, cette campagne s’ouvre sur fond d’arrestations, notamment dans les rangs du parti islamiste Ennahdha. Ces arrestations se sont multipliées ces derniers jours, touchant un parti qui a longtemps dominé la scène politique tunisienne après la révolution.
Dans un communiqué, Ennahdha a dénoncé l’inaccessibilité des avocats à leurs clients, accusant le pouvoir de chercher à paralyser encore plus le parti et à l’empêcher de jouer un rôle dans les élections. Ennahdha estime que sa base est suffisamment solide pour soutenir un candidat.
Lors d’une manifestation organisée vendredi 13 septembre 2024, la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme a dénoncé les « arrestations massives » et le « climat de peur » qui s’est installé dans le pays.