Commissariat central de Sonfonia à Conakry : jusqu’à 6 millions de francs guinéens demandés pour une déclaration de disparition

En Guinée, solliciter les services de sécurité pour un cas de disparition peut parfois s’apparenter à une arnaque. Récemment, une femme a disparu entre Dubréka et Coyah, deux villes périphériques de Conakry, la capitale. Sa famille a été confrontée à une demande de paiement de 6 millions de francs guinéens, soit environ 600 dollars américains, par le commissariat central de Sonfonia, pour traiter la déclaration de disparition.

La jeune femme a disparu en début de semaine dernière. Dès le lendemain, sa famille a porte plainte au commissariat de police de Sonfonia. Mais cela lui a été plus de frustration que d’allègement.

« Le mercredi 11 septembre 2023, vers 10 heures, nous sommes allés au commissariat central de Sonfonia pour déclarer la disparition de ma sœur. Le commissaire nous a demandé de payer 400 000 francs pour lancer les recherches. Ce que nous avons fait », témoigne le frère de la disparue, qui a préféré garder l’anonymat.

Les 400 000 francs guinéens, environ 50 dollars américains, n’étaient rien comparativement au montant demandé pour la suite de la plainte.

« Le soir, vers 19 heures, on nous a informé que notre sœur serait à Kolabounyi. Pour aller la chercher, on nous a demandé de payer 6 millions de francs, ou 5 millions si nous fournissions un véhicule », relate-t-il.

N’ayant pas un autre choix, la famille a commencé à rassembler les 6 millions demandés. Toutefois, deux jours plus tard, la disparue est réapparue d’elle-même. Elle a raconté qu’elle avait été retenue par des inconnus. Alors qu’elle se dirigeait vers Coyah depuis Dubréka, un véhicule s’est arrêté près d’elle et le conducteur lui a proposé de monter. Pensant qu’il s’agissait d’un geste de courtoisie, elle a accepté. Mais quelques heures plus tard, elle s’est réveillée ligotée, ayant probablement été assommée après être montée à bord.

Selon ses dires, au troisième jour de son enlèvement, elle s’est retrouvée sur la terrasse d’une maison, sans savoir comment elle y était arrivée. C’est ainsi qu’elle a réapparu, mettant fin à l’angoisse de sa famille.

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