Sénégal: une révision constitutionnelle pour renforcer le duo Diomaye-Sonko

Après la dissolution de la commission nationale du dialogue des territoires (CNDT) par un décret, c’est au tour du Conseil Économique, social et Environnemental ( CESE) et le Haut conseil des Collectivités territoriales (HCTT).

En effet, l’État du Sénégal a mis en branle la machine devant dissoudre ces institutions jugées depuis toujours « budgétivores » .
Près de 15 milliards de francs CFA selon le budget de l’État.

Une proposition qui s’inscrit dans un vaste programme de réformes initié par le chef de l’État pour réévaluer et rationaliser les structures de gouvernance du pays.

Après une session extraordinaire, les parlementaires ont 15 jours pour examiner ce projet de loi en commission technique et en plénière

Toutefois, ce samedi (31.08.24) , la Commission des Lois a décidé de rejeter la proposition de dissolution des institutions CESE et HCCT.

Une décision qui marque un revers pour le président Faye et soulève des interrogations sur les raisons de ce rejet par les législateurs.

Ce qui porte à croire que cette initiative risque ne pas aboutir selon l’analyste politique Assane Samb. A l’en croire, elle pourrait même nous plonger dans une crise institutionnelle.

« Heureusement que le président de la République a le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale à partir du 12 septembre. Même si le vote est rejeté, cela ne pourrait pas être un problème. Donc, les institutions vont survivre pendant un moment avant d’être dissoutes. », explique-t-il.

À la question de savoir si cette initiative de dissolution n’en cache pas une autre, le journaliste confirme sa probabilité.

Il souligne toutefois que ce serait très grave de les dissoudre pour en créer d’autres même si leurs promesses étaient de rationaliser les dépenses de l’État.

Pour sa part, le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, Amadou Ba, estime qu’il ne devrait pas y’avoir de surprise à la suppression du HCTT et du CESE.

« C’est le programme qu’il a présenté aux Sénégalais. Donc, il ne devrait y avoir rien d’exceptionnel à ce qu’aujourd’hui le Président de la République demande la suppression de ces institutions parce que c’était dans le programme », a-t-il déclaré.

Le parlementaire botte en touche les affirmations du journaliste. Selon lui,  Il n’y a pas d’autre volonté.

« On n’a pas vu dans le projet de révision constitutionnelle une volonté de création d’une nouvelle institution qui les remplace. A ce moment, il n’y en a pas. Je ne sais pas d’où viennent ces spéculations ? ».

Dans une note intitulée « De la stabilité définitive des institutions », Babacar Ba, président du Forum du justiciable indique que « la lumière ne jaillira que du dialogue ».

« Loin de la partisanerie, nous appelons les différents acteurs à dépassionner ce débat et à transcender leurs divergences pour engager une profonde réflexion pour une stabilité définitive des institutions ». Pour lui, c’est cela qui doit être le vrai débat.

Ce projet de loi sera de nouveau examiné lors d’une séance plénière prévue pour le 02 septembre 2024, durant lequel le ministère de la Justice va chercher à faire progresser ce débat sur la révision constitutionnelle.

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