Les voix s’élèvent en Afrique du Sud. La ministre de la justice a été accusée de corruption.
À cet effet, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a demandé ce mercredi (28-08-24) à cette dernière de s’expliquer alors que beaucoup demandent sa démission en raison de son « implication dans le pillage » de la banque.
« Le président Cyril Ramaphosa a pris note avec inquiétude des informations de médias contenant des allégations de corruption » à l’encontre de Thembi Simelane, a déclaré le bureau du président dans un communiqué.
Plusieurs partis politiques, dont les Combattants pour la liberté économique (EFF), un parti d’opposition de gauche, et l’Alliance démocratique (DA, centre), ont demandé la démission de la ministre et une enquête rapide sur cette affaire.
Certains dirigeants de l’EFF sont eux-mêmes soupçonnés d’avoir accepté des pots-de-vin dans le cadre de ce scandale.
« Ces accusations soulèvent de sérieuses questions sur l’intégrité de la ministre et sa capacité à remplir le rôle critique de faire respecter la justice », a de son côté estimé l’Alliance démocratique (DA, centre).
Des médias locaux ont rapporté que Mme Simelane aurait reçu un prêt inapproprié de plus de 500.000 rands (28.000 dollars) pendant son mandat de maire de Polokwane, la capitale de la province de Limpopo (nord-ouest), entre 2014 et 2021.
Certains articles ont lié ce paiement au scandale de fraude à la VBS Mutual Bank, qui s’est effondrée en 2018 après avoir été, selon les autorités, pillée par des cadres et des politiciens.
« Le président a demandé à la ministre un rapport détaillé et un briefing sur la question », a déclaré la présidence.
Thembi Simelane, 51 ans, a été nommée ministre en juin après que le Congrès national africain (ANC), parti historique, eut été contraint de former une coalition difficile avec la DA et d’autres petits partis à l’issue des élections de mai.
De hauts responsables de l’ANC, dont Cyril Ramaphosa, ont été impliqués dans une série de scandales de corruption.
Selon un rapport de 2018 de la Banque de réserve sud-africaine, 130 millions de dollars (116 millions d’euros) ont été volés à la VBS en trois ans par 53 personnes, dont des cadres et des politiciens.
Les clients qui y ont perdu leurs économies étaient principalement des déposants ruraux pauvres, y compris des retraités, selon le rapport.
Cette fraude bancaire massive a été surnommée « le grand casse » et la banqueroute de la VBS Mutual Bank est un des cas de corruption les plus spectaculaires en Afrique du Sud depuis le départ forcé début 2018 du président Jacob Zuma, cité dans de nombreux scandales financiers.