Les délestages en électricité sont toujours d’actualité à Conakry. Le retour du bateau électrique turc n’a pas pour le moment réglé le problème. Récemment, l’EDG (Électricité de Guinée) a annoncé avoir entamé les travaux de connexion entre les 114 megawatts du navire et le réseau électrique national. Depuis, une semaine s’est écoulée. Une durée qui étonne de nombreux citoyens de la capitale guinéenne.
Ce qu’ils pensaient pour quelques jours commence à être une patience de trop pour eux. Ils disent ne pas comprendre que les travaux entamés depuis la semaine dernière ne soient pas encore terminés. En attendant d’y voir plus clair, certains se laissent aller dans le dilemme.
« Ces travaux ont-ils réellement démarré ? Je me pose la question parce que, pour moi, si c’était réellement le cas, ils auraient déjà été achevés », réagit Moudjitaba Diallo, un jeune réparateur de téléphones portables.
Oumar Sylla est aussi étonné que les délestages continuent à Conakry alors que le bateau flottant turc, censé être la solution, a déjà accosté.
« Avec l’EDG, on est toujours étonné. Aussi énormes qu’ils soient, les travaux de connexion entre le bateau et le réseau électrique national auraient dû être achevés. Je me demande même si le bateau est véritablement là. C’est vraiment du n’importe quoi dans ce pays », dit-il.
À Conakry, c’est presque le même étonnement un peu partout. Le bateau électrique turc est déjà de retour, mais la ville reste confrontée à un manque criard d’électricité. Comme depuis le mois de décembre 2023, les quartiers ne sont alimentés en courant que de 19 h à 7 h (heures locales).
Côté EDG, les arguments ne manquent pas. Celui du moment, ce sont les travaux de connexion des 114 mégawatts du navire turc au réseau électrique national.
« Tout ça me tourmente. Espérer le retour à la stabilité du courant sans savoir pour combien de temps patienter, c’est de la torture pour nous », se plaint Younoussa Sow, gérant d’un cyber.
Ce n’est pas la première fois que la Guinée recourt à un bateau électrique pour faire face à ses besoins en électricité. Le navire déjà de retour était là sous Alpha Condé pour le même objectif. Le CNRD l’avait fait partir en avril 2023, le jugeant trop coûteux à l’économie du pays. Mais deux ans après, le voilà de nouveau au port de Conakry sur demande des mêmes autorités qui lui avaient tourné le dos.