Au moins, deux cent quatre-vingts travailleurs humanitaires ont été tués à travers le monde en 2023, un record depuis l’institution en 2008 de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, a souligné l’ONU.
Une année 2023 donc meurtrière dans le monde, les Nations Unies tirent la sonnette d’alarme et exigent une plus grande reddition des comptes.L’ONU a ainsi fustigé lundi (19.08.24) les violences « inadmissibles » qui se banalisent contre les travailleurs humanitaires.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), ce chiffre représente une augmentation de 137 % par rapport à 2022, année au cours de laquelle 118 travailleurs humanitaires avaient été tués.
L’Organisation des Nations unies ajoute que plus de la moitié des humanitaires tués, soit 163, l’ont été à Gaza lors des trois premiers mois de la guerre entre Israël et le Hamas, principalement par des frappes aériennes israéliennes.
La majorité des travailleurs humanitaires tués à Gaza, « dont des employés de l’agence de l’Onu pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) », souligne-t-elle.
L’organisation craint que l’année 2024 pourrait être encore plus meurtrière.
Au 7 août, 172 travailleurs humanitaires ont été tués cette année, a souligné l’OCHA, citant le décompte provisoire de la base de données Aid Worker Security Database, qui remonte à 1997.
Au Soudan et au Sud Soudan, par exemple, l’ONU a décompté respectivement 34 et 35 humanitaires qui y ont trouvé la mort.
Ces deux pays du nord-est de l’Afrique, confrontés à des guerres civiles, « subissent des conflits des plus meurtriers pour les humanitaires », déplore l’ONU.
Dans le top 10, figurent Israël et la Syrie (sept morts chacun), l’Éthiopie et l’Ukraine (six morts chacun), la Somalie (cinq), et le Myanmar (quatre).
Dans ce contexte, les responsables de plusieurs organisations humanitaires ont également écrit aux États membres des Nations Unies pour leur demander de redoubler d’efforts afin de protéger tous les travailleurs humanitaires, leurs locaux et leurs biens, comme le stipule la résolution 2730 (2024) du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée en mai.