En Guinée, de nombreuses filles sont victimes de l’appropriation de leur dot de mariage par leurs propres parents. Parfois, elles ne reçoivent que la moitié de la somme, ou bien celle-ci est utilisée à d’autres fins sans leur consentement.
Selon le célèbre chroniqueur islamique guinéen, le docteur Mamadou Oury Barry, cette pratique est un grave péché.
« La dot appartient uniquement à la mariée », c’est par ces mots que le prédicateur a débuté son discours. Il a ensuite développé : « Ceux qui s’approprient la dot de mariage de leurs filles doivent savoir qu’ils sont en train de se mettre l’enfer dans le ventre. Une fille mariée n’a aucune obligation de partager sa dot avec qui que ce soit, pas même avec ses propres parents. Elle seule peut décider, de son plein gré, qui touche à sa dote. Autrement, c’est interdit. »
En Guinée, chez les musulmans, il est courant que la prétendante n’assiste pas à la cérémonie de mariage. Ce n’est pas parce que cela lui est interdit, mais parce que cette cérémonie est traditionnellement réservée aux hommes.
C’est lors de cette cérémonie à la fois religieuse et traditionnelle que la dot est remise à un parent de la mariée avec l’instruction de la lui transmettre rapidement. Toutefois, il arrive que cette dot soit détournée sans le consentement de la destinataire, et lorsqu’elle la réclame, cela peut provoquer des tensions. Une attitude que le Docteur Mamadou Oury Barry condamne fermement.
« Il y a des mères et des pères qui se fâchent lorsque leurs filles demandent à récupérer leur dot. Ils vont même jusqu’à les maudire, en prétextant avoir fait pour elles plus que ce que la dot représente. Cela n’a aucun sens. Ils ont tort. Être les parents biologiques ne leur donne aucun droit sur la dot. Celle-ci appartient uniquement à la mariée, qui est libre d’en faire ce qu’elle veut », a-t-il précisé.