« Déclaration Media Sénégal « est la plateforme accessible en ligne dorénavant sur laquelle les entreprises de presse devront s’enregistrer dans le cadre de leur identification. Elle fait partie d’une des réformes phares surlesquelles l’État du Sénégal compte s’appuyer pour la régulation du secteur des médias.
Face aux acteurs de la presse ce vendredi (16.08.2024) à la maison de la presse Babacar Touré, le ministre de la communication, des Télécommunications et du Numérique, a fait le point sur la situation de la presse qui a fait l’objet d’échanges et abouti à des réformes.
Selon Alioune Sall, une cartographie du secteur en 2023 révèle la présence de 50 quotidiens, hebdomadaires et mensuels pour la presse écrite, 150 sites d’informations pour la presse en ligne, 300 radios privées commerciales et communautaires pour la radio Fm et 35 chaînes, Tnt gratuites pour la télévision TNT. Et aucune n’est en conformité comme stipulé par l’article 94 du code de la presse.
Celle-ci qui dit que « toutes les structures audiovisuelles doivent être en conformité, disposer d’une autorisation délivrée par le ministère chargé de la communication ».
Sur ce point, le ministre est revenu sur ceux qui pointent du doigt le gouvernement de tentative de musèlement de la presse. Il est d’avis que si c’était le cas, l’Etat aurait pu disposer de ce moyen pour faire appliquer la loi dans toute sa rigueur pour ceux qui ne répondent pas à ces critères.
Par ailleurs, dans une démarche inclusive, Alioune Sall a rencontré tous les acteurs connus du secteur des médias au Sénégal pour traiter des questions urgentes à sa prise de fonction. Des acteurs comme la coordination des associations de presse (CAP) le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps) , le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias ( Cored) , le Conseil National de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et la Commission Nationale de la Carte de Presse (CCNP).
Al’issue des échanges, il est ressorti trois points essentiels: le fond d’appui et de développement de la presse, la nécessité de restructurer le secteur des médias et les dettes fiscales des entreprises de presse. Les problématiques soulevées ont conduit à des réponses.
Selon Alioune Sall, le FADP a connu une évolution fulgurante entre 2012 et 2023. Il est passé de 700.000.000 millions de francs CFA en 2012, 1 milliard 400.000.000 millions de francs CFA en 2022, et 1 milliard 900.000.000 millions de francs CFA. Ce qui témoigne des efforts consentis par l’État du Sénégal. Sa répartition obéissant à des critères selon le code de la presse.
Cependant le ministre de la communication, des télécommunications et du numérique a fait savoir que 45% soit 800.000.000 millions de F CFA ont été allouées à des activités ou structures autres que des entreprises de presse directement. D’où le besoin d’éclaircir la lanterne des Sénégalais. Le ministre de préciser qu’actuellement cela fait l’objet d’un audit au niveau de l’inspection générale d’Etat( IGE).
Et sur le point qui a soulevé l’ire des acteurs ces derniers temps ayant conduit à la journée sans presse de mardi dernier, à savoir les dettes fiscales des entreprises de presse, il s’est voulu clair tout en précisant qu’aucune porte n’est fermée aux acteurs même si cette affaire relève du fisc.
« Un traitement de faveur ne peut être faite à la presse au détriment des autres secteurs. Tous étant d’égale dignité.
Alioune Sall affirme que cette problèmatique n’est liée au ministère de la communication mais plutôt à celui des finances et du budget. Cependant, toutes les portes sont ouvertes pour des médiations. Et d’ajouter une précision de taille que l’Etat du Sénégal n’est en bisbille avec un quelconque organe de presse au Sénégal.
Pour certains qui accusent les médias publics de détenir la majeure partie des dettes fiscales, la tutelle a tenu à préciser sa dispostion à révéler les bons chiffres au cas où ces derniers dont ils disposent actuellement seraient en porte à faux.
Pour terminer, Alioune Sall est revenu sur les conditions précaires des travailleurs notamment des reporters. Une enquête de la convention des jeunes reporters (CJRS) a fait état de 26% de reporters qui travailleraient sans contrat de travail lors du rapport présenté au président de la République il ya quelques mois. Le ministre estime que cela mériterait une journée sans presse. 86% des journalistes ne dispose de couverture de maladie , ni de cotisations sociales. Ce qui veut dire que la plupart des reporters sont menacés. Une question selon lui qui mériterait une année sans presse.
Le travail résiderait selon lui à repenser les contenus qui répondent à nos valeurs socio- culturelles. Et cela l’ingéniosité des sénégalais peuvent le faire. C’est dans cette optique que des jalons sont posés pour un mieux être du secteur.
Par conséquent, les journalistes devraient vivre de leur art notamment avec des salaires convenables et décents a t’il tranché.