Le landernau politique guinéen est à nouveau au bord du précipice. C’est, du moins, le sentiment qui se dégage des actions des Forces vives de Guinée (FVG) qui ont appelé à une journée ville morte ce lundi (12.08.24), un mois après l’enlèvement de deux activistes du Front national pour la défense de la Constitution, Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah.
Les ennemis d’hier ont décidé d’“unir leurs forces pour obliger les militaires qui ont pris le pouvoir avec fracas, le 5 septembre 2021 à respecter leurs engagements d’organiser des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel.”
Et pour y parvenir, les Forces vives de Guinée veulent “faire entendre leur voix y compris par les manifestations dans les rues, pour exiger l’organisation des élections.”
À défaut d’obtenir la satisfaction de leurs revendications, les FVG se réservent le droit d’exiger le départ de la junte et la mise en place d’une transition civile, dans un délai raisonnable afin de permettre au peuple guinéen de choisir librement ses dirigeants.
Les FVG sont donc en ordre de bataille pour arracher à Mamadi Doumbouya et à ses compagnons le pouvoir politique qu’ils ont usurpé et confisqué par les armes.
Un peuple désabusé
Malgré la mansuétude – qui s’apparente à de la complicité – de certains partenaires internationaux dont bénéficie la junte guinéenne, le thermomètre politique national risque bien de s’affoler. Car les Guinéens sont fatigués d’être menés en bateau par un régime qui s’apprête à fêter à faire adopter une Constitution qui permettrait à Mamadi Doumbouya ( le loup dans la bergerie guinéenne) de se présenter à prochaine élection présidentielle.
Le nouveau maître de Conakry va sans doute gagner par la triche, sans avoir apporté de véritables réponses aux préoccupations des populations.