La diaspora guinéenne, en Allemagne, se mobilise pour la fin de la transition militaire. De plus en plus de voix se font désormais entendre par le biais des mouvements socio-politiques.
Ainsi, à Dortmund, dans l’ouest de l’Allemagne est né ce week-end le mouvement politique l’Alliance du peuple pour le changement. Il appelle le général de brigade Mamadi Doumbouya à quitter le pouvoir à la fin de l’année 2024.
« Le mouvement que nous voulons construire ne peut se ramener à un simple rassemblement de Guinéens frustrés… « , lance vigoureusement Aissatou Chérif Baldé, présidente du mouvement l’Alliance du peuple pour le changement dans une salle où une centaine de personnes est réunie. De nombreux jeunes et des femmes sont venus de Hambourg, Cologne, Düsseldorf et Bonn pour répondre à l’invitation du mouvement politique.
Aissata Barry vit à Bruxelles en Belgique, elle a aussi traversé la frontière pour rejoindre Dortmund et écouter le discours de la présidente l’Alliance du peuple pour le changement. Elle est indignée par les événements en Guinée marqués par l’usurpation du pouvoir par la junte qui désormais ne se prive pas le plaisir d’enlever des opposants.
« On est tous indignés par rapport à ce qui se passe en Guinée. Les arrestations arbitraires, les kidnappings etc. Pour moi, aujourd’hui, en Guinée, on n’a pas d’État », dit Mme Barry.
« Un pays mais pas un État », c’est ce que pense aussi le représentant du Front national pour la défense de la Constitution ( FNDC) dont le coordinateur national Foniké Menguè et un autre cadre du front Billo Bah ont été enlevés, il y a un mois.
« On se retrouve avec les mêmes modes opératoires disons encore plus graves. Parce qu’au temps d’Alpha Condé, au moins ils assumaient. Ils disaient oui on l’a fait…Ils faisaient des communiqués comme quoi telle personne a fait telle chose, c’est pourquoi on a agi comme ça avec la personne. Mais ce qui se passe aujourd’hui avec la junte au pouvoir, c’est encore plus grave », selon le coordinateur du FNDC en Allemagne.
Aboubacar Diallo, un jeune militant qui a traversé plusieurs villes pour rallier Dortmund estime aussi que « ce genre d’initiatives qu’on organise en Allemagne est très important ».
« Face à la situation socio-politique actuellement dans notre pays qui est désastreuse, si nous les citoyens guinéens ne prenons pas en main ce qui se passe au pays, personne d’autre ne pourra faire cela à notre place », dit Aboubacar Diallo.
Diego Diallo, président de la Fédération des associations guinéennes en Allemagne, salue la mobilisation des jeunes de la diaspora pour apporter leur soutien à la nouvelle plateforme politique.
« C’est d’abord la mobilisation de la jeunesse, la diversité, la volonté de la présidente de ce mouvement, son engagement et l’espoir que cela suscite parce que, vous savez, les Guinéens sont perdus. »
M. Bah, a fait la prison en Guinée pour avoir été parmi les organisateurs d’une grève des étudiants. Il se réjouit lui aussi de la création de l’Alliance du peuple pour le changement et espère que ce sera pas un coup d’épée dans l’eau.
« J’espère que la montagne ne va pas accoucher d’une souris. Parce qu’on connait beaucoup de mouvements qui ont été créés, ici, mais qui n’ont pas fait grand-chose. On peut lui faire confiance et attendre de voir aussi. »
Dans les prochains jours, le mouvement politique, l’Alliance du peuple pour le changement compte organiser, en Allemagne, des actions politiques vigoureuses visant à mobiliser et appeler à la libération des activistes, Fonikè Menguè et Mamadou Billo Bah. Mais aussi à la fin de la transition militaire en Guinée.