La pluie de la désillusion au Sénégal

De la terre sèche, un climat défavorable à la santé, un thermomètre qui dépasse la marge des 30 degrés et un hivernage déséquilibré : la situation climatique que vivent   actuellement les Dakarois est sans doute difficile en témoignent les propos de citoyens recueillis par lesnouvellesdafrique.info.

Pourtant, l’Anacim (Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie) avait annoncé un gain excédentaire pour l’année 2024. Mais, tout porte à croire que les choses ne se passent pas comme indiqués.

La rédaction des nouvellesdafrique.info est allée auprès de certains Sénégalais pour mesurer les difficultés qu’ils traversent en cette période hivernale contrastée.

À Ouakam, par exemple, la forte canicule inquiète plus d’un habitant dans cette cité où les riverains vaquent à leurs occupations dans une ambiance plutôt calme. De loin, on aperçoit un groupuscule de quatre dames assises devant leur maison. Leur sujet de discussion : la chaleur.

« Ah , il faut qu’il pleuve. Cela ne peut plus continuer », dit l’une d’entre elles, éventail à la main, coiffée d’un foulard négligemment mis autour de la tête.

Ici, les femmes sont unanimes, elles n’arrivent plus à supporter la forte chaleur. « On ne comprend plus ce qui se passe. Nous sommes au mois d’août et il n’a presque pas eu de pluie. On souffre », se plaint-t-elle.

Sa copine, assise tout près, explique comment sa famille est une victime de la canicule qui frappe Dakar. « Il y a quelques semaines, mon fils ainé, ma fille et moi-même avons été hospitalisés à cause d’une grippe sévère qu’on avait attrapés. Nous étions tellement mal en point que chacun a dû prendre deux bouteilles au dispensaire pour reprendre des forces », raconte-t-elle.

Tous les moyens sont bons pour faire face à cette montée extrême de température. Madame Faye va souvent sous la douche pour dit- elle supporter la chaleur. « Je me lave toutes les 1h pour être en paix. Cette chaleur est énervante », se plaint-elle.

Une situation aux diverses conséquences

Les quelques averses qui ont arrosé la terre semblent ne pas baisser le calvaire de la population Sénégalaise. À l’image des agriculteurs qui font face à une situation défavorable pour leurs rendements agricoles.

C’est le cas de Ndiassé Mboup, agriculteur établi dans la zone des Niayes (180km de long de Dakar à Saint Louis). Une zone qui a elle seule, assure près de 80% de la production nationale de légumes.

Selon M. Mboup, le dérèglement climatique impacte fortement sur ses activités agricoles.« Nous sommes dans la zone des Niayes, entre Mboro et Diogo. Dans cette zone, il ne pleut pas suffisamment et les ICS et GCO y sont établis. C’est à la pluie de remonter l’eau en période de décru, malheureusement on ne voit plus l’eau de la pluie, nos semences ne consomment pas l’eau comme il se doit. On se voit obligé d’arroser certaines zones alors qu’en temps normal on ne le faisait pas ». Il ajoute que « la chaleur détruit leurs cultures notamment la culture des pépinières. »

Conséquence, le panier de la ménagère en subit les frais. En effet, avoir des légumes de bonne qualité et à un prix raisonnable est devenu un luxe dans le pays. Tout est cher et certains produits sont devenus rares. Ce déséquilibre pluvial s’explique par « les vents du Nord-Ouest très dominants qui viennent souffler au niveau de l’océan et qui ont tendance à dissiper des nuages», selon Diabel Ndiaye, chef de service climatologique, service climatique à l’Anacim.

« On avait plusieurs possibilités de pluies. Malheureusement, les vents les dissipent d’où cette situation de déficit dans plusieurs localités », dit l’expert du climat.

Toutefois, il affirme avoir espoir que « dans la deuxième quinzaine du mois d’août, les choses devraient se rétablir en fonction les cumuls pluviométriques reçus à la fin de l’hivernage. Car, les tendances pour cette année laissent entrevoir un cumul excédentaire pour le Sénégal.

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