En Guinée, l’heure est déjà aux démarches pour les lauréats de la session 2024 du baccalauréat pour leurs bourses d’études pour le Maroc.
Au SNABE (Service national des bourses extérieures), ils ont été obligés de se charger eux-mêmes des frais de leurs documents de voyage, pourtant officiellement gratuits pour leur catégorie. C’est le cas notamment pour les passeports et les certificats d’aptitude. Un calvaire qu’ils dénoncent et qui leur fait peur pour la vie qui les attend sur le territoire marocain.
Notre interlocuteur est parmi les dix premiers de la République en Sciences sociales. D’après lui, il a déjà terminé les préalables d’obtention de sa bourse d’études pour le Maroc. Mais, dit-il, c’était un « véritable casse tête ».
« Une fois au SNABE, on nous a dit que les passeports et les certificats sont gratuits, mais que c’était à nous de nous en charger financièrement. Le directeur a dit que le ministère de l’Enseignement supérieur n’a encore donné aucun franc à son service pour la gratuité de ces documents destinés aux boursiers. On a payé 500 000 francs guinéens (environ 60 dollars américains) pour le passeport et 450 000 (environ 50 dollars américains) pour le certificat d’aptitude par tête. On nous trop fait depenser et ça c’est inacceptable. Pour moi, on a tout simplement été arnaqué », dénonce le lauréat.
À l’en croire, le directeur du SNABE a récemment tenu une réunion avec l’ensemble des lauréats du baccalauréat unique 2024. D’après lui, il était question pour le patron du Service national des bourses extérieures d’être clair envers eux.
« Il nous a dit qu’être boursier d’État ne veut pas dire le paradis pour nous. Il nous a conseillé de ne pas surtout aller au Maroc sans rien en poche, que la vie d’étudiant est difficile là-bas et que le paiement des bourses peut parfois retarder jusqu’à 7 mois », relate le jeune.
Le lauréat tient à aller au Maroc pour son cursus universitaire. Mais ce qu’il a entendu dire le directeur du SNABE sur la vie estudiantine dans le pays où il sera bientôt, lui fait peur. Indiquant qu’il est issu d’une famille « pauvre », il se demande comment passer son cursus universitaire sur le sol marocain s’il doit s’attendre à plusieurs mois sans pécule. Mais malgré les nombreuses inquiétudes qu’il ressent, il se montre fin prêt pour l’aventure qui l’attend à partir du mois de septembre prochain.