Le projet de nouvelle Constitution en Guinée introduit des articles qui posent un défi majeur à certains poids lourds de la politique guinéenne, en particulier concernant la participation à l’élection présidentielle.
Les dispositions controversées incluent la limitation d’âge à 80 ans et l’interdiction de la double nationalité pour les candidats. Ces mesures affecteraient directement trois figures politiques de premier plan, qui résident actuellement hors du territoire guinéen, dont l’un pour des raisons judiciaires.
Pour Alpha Condé, ancien président de la République, l’adoption de la nouvelle Constitution pourrait signifier la fin de ses ambitions présidentielles. En dépassant déjà la limite d’âge de 80 ans, il se verrait écarté de la course. Par ailleurs, sa nationalité française le disqualifierait également.
Sidya Touré, pour sa part, se retrouve confronté à la limite d’âge, étant à un an seulement du seuil fixé par ce projet de Constitution. Toutefois, si la prochaine présidentielle devait avoir lieu en 2025, il pourrait encore y participer. Son principal obstacle reste cependant la double nationalité. Selon une source au sein de l’UFR (Union des forces républicaines), son parti politique, Sidya Touré possède la nationalité ivoirienne, acquise durant sa période de fonctionnaire en Côte d’Ivoire.
Quant à Cellou Dalein Diallo, l’âge n’est pas un problème immédiat pour lui. Cependant, la restriction sur la double nationalité pourrait compromettre ses aspirations politiques. D’après un ancien collaborateur de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), dont il est le leader depuis 2007, Cellou Dalein Diallo détient également la nationalité sénégalaise. Celle-ci lui aurait été accordée en reconnaissance de ses nombreux investissements au Sénégal, où il a été reconnu parmi les meilleurs investisseurs étrangers.
Ce détail concernant Diallo était méconnu du public guinéen, sa carrière ayant principalement évolué en Guinée. Cependant, la divulgation du projet de la nouvelle Constitution, rendant inéligible tout Guinéen possédant une double nationalité, a changé la donne et suscité de nouvelles interrogations sur ses perspectives politiques.
Ce projet de Constitution, en fixant des critères stricts pour l’éligibilité présidentielle, pourrait transformer le paysage politique guinéen en excluant certains de ses acteurs les plus influents.