Des organisations de la société civile guinéenne défient la junte

La psychose s’installe chez les habitants de Conakry où la junte au pouvoir a interdit les manifestations annoncées pour les 30 et 31 juillet ainsi  que pour le 1er août. Toutefois, les organisateurs agissant au nom d’une entité dénommée « La dynamique des organisations de la société civile guinéenne », ne comptent pas se plier à la décision

Romadan Diallo est l’un d’eux. Joint par notre rédaction, il prévient : « Même s’ils  (Autorités) déploient tout l’arsenal militaire, nous allons manifester à moins que nos camarades Foninkè Menguè et Billo Bah soient libérés. Nos manifestations restent maintenues ».

C’est dans la nuit d’hier dimanche que la décision d’interdiction des manifestations programmées pour la période allant du 30 juillet au 1er août 2024 est tombée. Elle vient de la gouverneure de la ville de Conakry, M’Mahawa Sylla, une des figures du CNRD.

Ensuite, c’est le procureur général près la Cour d’appel de Conakry qui s’est fait entendre. Lui, il menace de poursuivre les organisateurs en cas de manifestations aux dates fixées.
Romadan Diallo de la Dynamique des organisations de la société civile guinéenne

Mais Romadan Diallo et ses collègues restent fermes dans leur position. Pour eux, II n’est pas question de report ou d’annulation de ce qui est déjà programmé. Une réponse qui rend le risque d’une nouvelle série de journées de tension à Conakry.

D’ailleurs, à Koloma, un des quartiers fidèles aux appels à manifester contre le CNRD, des affrontements ont éclaté en début de matinée entre jeunes et forces de l’ordre. Chose qui a perturbé momentanément la circulation sur place. Le même climat a régné à Wanindara, un autre quartier de la banlieue de Conakry.

Les manifestations annoncées visent essentiellement à obtenir la libération de Foniké Mengué et de Billo Bah, les deux leaders du FNDC arrêtés depuis plus de deux semaines et détenus dans un endroit qui reste inconnu du public.

C’est dans ce contexte de bras de fer qu’une autre interpellation a été opérée ce lundi. Cette fois, celui qui a été arrêté est Francis Haba, leader politique et président du parti UGDD. Tout comme pour les deux premiers avant lui, sa famille ne sait pas où il a été amené.
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