Niger : un an après le coup d’Etat du 26 juillet

Un an jour pour jour, en juillet 2023, le général Abdourahmane Tiani a la tête du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) renversait Mouhamed Bazoum élu démocratiquement en 2021. Et depuis l’ancien dirigeant du pays est en résidence surveillée, détenu au palais présidentiel avec sa famille.
L’heure est au bilan autour des défis, réalisations et ambitions du régime.

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts après le coup d’État qui a vu Mouhamed Bazoum être détrôné du fauteuil de la présidence du Niger.
L’ancien président déchu intente d’ailleurs une action en justice pour dénoncer sa détention et celle de sa famille qu’il considère comme une violation des droits humains. Tandis que les autorités nigériennes veulent le faire juger pour haute trahison depuis août 2023.

L’homme fort actuel du Niger Abdourahmane Tiani explique la démarche du coup d’État en évoquant des menaces existentielles qui survolaient le pays tels que le terrorisme et l’ingérence étrangère combinée à un régime « corrompu et oppresseur »

D’ailleurs, le gouvernement nigérien a fait lundi (22.07.2024) de la date du 26 juillet, un jour de fête officielle au Niger. Ce, pour commémorer l’arrivée des militaires au pouvoir par ce coup d’État intervenu en 2023.

Toutefois, l’économie du pays en a pris un sacré coup.

L’instabilité politique et les sanctions consécutives à la prise de pouvoir par l’armée en juillet 2023 sont passées par là. Les dettes se sont accumulées fragilisant l’économie. En 2023, la croissance nigérienne a péniblement dépassé les 2%.
En effet, au lendemain de la prise de pouvoir des militaires, les institutions financières à savoir le FMI et la Banque Mondiale ont suspendu pendant des mois leurs actions.
En réponse, la CEDEAO a imposé des sanctions notamment économiques, (interdictions de voyager et gels des avoirs) aux leaders du coup d’État et au pays.

En août 2023, l’Union Africaine a suspendu le Niger de toute participation à ses organes, institutions et activités.

Réponse du berger à la bergère, en janvier 2024, le Niger et deux autres pays à savoir le Burkina Faso et le Mali ont annoncé leur retrait de la CEDEAO.

Selon une source, la population ne sent pas protégée en plus de voir certains de leurs droits bafoués. Une situation dûe selon cette dernière au fait que depuis trois années, le pays fonctionne sans constitution en plus   du bras de fer engagé avec la CEDEAO, une institution liée au Niger pendant 60 années. Son désir de s’en départir en voulant créer une union avec trois autres chefs d’Etat est une ironie.

Le Niger en a rajouté une couche. En dépit de la levée de ces sanctions en février dernier, et comme un nouveau pied de nez aux chefs d’État Ouest Africains, à l’occasion du 65 ème  sommet de l’organisation le 07 juillet dernier, les dirigeants de ces trois pays ont franchi une autre étape. Celle de la création de la confédération « Alliance des Etats du Sahel » avec pour objectif d’intensifier leur coopération notamment dans le domaine économique.

Par ailleurs, depuis ce coup d’État, c’est la répression de l’opposition, celle des médias et la dissidence pacifique récriminées par des organisations telles que Human Rights Watch, Amnesty International entre autres organisations de défense.

En plus de Bazoum, 30 responsables du gouvernement et personnes proches de lui sont arbitrairement arrêtés. Des autorités ont menacé, et arrêté arbitrairement des journalistes dont beaucoup se sont autocensurés par peur de représailles.

Un décret suspendant les activités de la maison de presse, une organisation de médias indépendante proposant à la place la création d’un nouveau comité de gestion des médias dirigé par le secrétaire général de l’intérieur.

Des observateurs y voient une menace de la garantie du respect des libertés fondamentales.

« La fin de l’utopie » d’après notre source car à leur arrivée, ces dirigeants reconnaissaient les valeurs des principes démocratiques mais à l’épreuve des faits, ils demeurent incohérents exposant les pays, ceux de l’AES en l’occurrence à d’éventuels autres coups d’État ».

Dans la foulée, hier dans son discours à la veille de l’anniversaire de ce fameux coup d’État, le général Tiani a exprimé les ambitions du nouveau régime à renforcer la sécurité et la cohésion sociale, la promotion de la bonne gouvernance et l’accélération des réformes sociales. Non sans avoir lancé un appel à l’unité et à la vigilance insistant sur la nécessité pour tous les citoyens de participer à la reconstruction nationale. Ce, pour asseoir la souveraineté et le développement du Niger.

Mais face à une population qui pensait à un réel changement notamment sur le coût de la vie, le régime actuel fait face à un risque de désenchantement. Se rendant compte que le régime actuel qui réprimait la manière de faire de ceux qui ont été chassés de l’ancien régime continue de s’accaparer  l’appareil d’État.

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