L’orpaillage non réglementé est une menace pour la Falémé. C’est ce qu’a révélé l’étude de l’OMVS. En conclave à Mbour (86 km de Dakar) ce jeudi (18-07-24), le secrétaire général de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, Amadou Lamine Ndiaye, a fait part des conséquences dévastatrices sur les écosystèmes fragiles de la Falémé et les conditions de vie des populations riveraines, a-t-il relevé à Saly (Ouest).
Selon lui, « de l’usage des outils traditionnels, on est passé à l’usage de machines et de produits chimiques dangereux et hautement toxiques (mercure, cyanure, etc.) avec utilisation de méthodes et techniques modernes, sans garantie de respect des normes de sécurité à appliquer », a-t-il expliqué.
Il a ajouté que « les produits chimiques toxiques utilisés dans le processus d’extraction contaminent tout le bassin de la Falémé, empoisonnant ainsi la faune et la flore aquatiques ».
Selon lui, « cette forme d’orpaillage dégrade l’environnement physique » et présente des conséquences immédiates, telles que le déboisement, la destruction du couvert végétal et des sols, ainsi que la pollution des ressources en eau résultant de l’emploi des produits chimiques dangereux pour le traitement des minerais, et la déforestation accélérée.
Face à toutes ces menaces, la Falémé est dans un état de désastre écologique. D’où la tenue d’une rencontre d’échanges sur les modalités de mise en œuvre des plans d’actions issus de l’étude de l’orpaillage et son impact au niveau de la Falémé et dans le bassin du fleuve.
Fort de ce constat, a poursuivi l’officiel, « l’OMVS a considéré qu’il est de son devoir de réfléchir à des stratégies efficaces pour réduire l’impact de l’orpaillage sur notre cours d’eau ».
Le Haut-commissariat de l’OMVS, avec l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD), a réalisé une étude portant sur l’impact des activités d’orpaillage dans la Falémé. Cette étude, validée les 23 et 24 octobre 2023 à Bamako, revêt une importance capitale pour notre Organisation ainsi que pour les populations vivant dans le bassin du fleuve Sénégal, notamment dans la Falémé.
L’OMVS pourrait miser sur des approches innovantes pour réglementer cette activité et promouvoir des pratiques durables. C’est la voie de la sauvegarde de cet écosystème, support d’autres activités génératrices de revenus comme la pêche, l’agriculture et l’élevage.
Ndeye Mour Sembene