Ce premier forum mondial vise à accélérer la transition énergétique des véhicules à zéro émission.
Avec 16% des émissions de gaz à effet de serre, le Sénégal en partenariat avec le Royaume- uni est vent debout pour freiner leurs effets néfastes.
Selon le directeur général des transports terrestres, Valdiodio Ndiaye, 95% proviennent du sous-secteur des transports.
« Un secteur très émissif et le plus important, le coût que cela implique pour l’Etat du Sénégal (560 milliards de FCFA de perte par an ) », explique-t-il.
L’adoption des véhicules électriques permettra de réduire l’émission de gaz nocif « 10% aux objectifs de réduction de CO2 dans les transports en 2030 , proche de la contribution du PMUD »
Un contexte marqué par des défis environnementaux et socioéconomiques considérables.
Ces véhicules offrent une solution efficace pour améliorer la qualité de l’air dans les villes, de diminuer la dépendance en énergie fossile et par ricochet, promouvoir la transition vers une mobilité durable.
Et, pour répondre à ces défis, plusieurs mesures d’atténuation ont été prévues par le gouvernement dans sa condition déterminée au niveau nationale en 2020. Il s’agit, selon Valdiodio Ndiaye de l’utilisation de carburant propre, l’efficacité énergétique et le développement des transports publics de masse.
Faisant désormais partie intégrante du système de transport sénégalais avec la mise en exploitation du TER et du BRT, le parc automobile électrique compte « 156 véhicules électriques immatriculés et plus d’une cinquantaine dans le circuit administratif en comparaison au 31 décembre 2022 où nous avions qu’un seul véhicule immatriculé. L’année qui a suivie , nous avions immatriculé 150 avec un grand bond avec le Brt qui a immatriculé d’un coup 121 bus », précise-t-il.
Ajoutant que cela s’explique par le coût élevé d’acquisition d’un véhicule électrique et le coût du km/h de l’électricité.
Dans son allocution, Juliette John, Ambassadrice du royaume uni au Sénégal a souligné les priorités de ce partenariat qui tourne autour de trois points « la prospérité partagée, la sécurité mutuelle et le développement durable ». Ceci, à travers le programme « manufacturing Africa » qui a financé l’étude.
Le programme nommé JetP s’inscrit dans une volonté de contribuer à l’accès universel à l’électricité mais aussi à une économie plus résiliente , créatrice d’emplois de valeur et d’industries vertes et des revenus pourraient également être générés si le Sénégal saisit cette opportunité.
« Le Sénégal pourrait se positionner en un hub régional pour la fabrication de véhicules électriques pour son expérience en matière d’assemblage des véhicules électriques, de roues et de batteries », a fait savoir l’ambassadrice .
Toutefois, selon le ministre des infrastructures et des transports terrestres El Malick Ndiaye, leurs adoption nécessitent une stratégie bien réfléchie et coordonnée en matière de réglementation et d’incitation pour assurer leur intégration et leur développement.
Les conditions tarifaires de l’électricité seront à cet effet, comparables à celles du Rwanda et du Kenya qui sont respectivement 10% plus chères et 6% moins chères ; celle de la Côte d’Ivoire reste elle 28% moins chère selon les statistiques. Leur souhait à l’horizon 2030 est d’atteindre 37000 véhicules électriques avec un taux de pénétration de 15% des nouvelles immatriculations.
S’agissant du coût total d’exonération pour l’Etat du Sénégal, 9 milliards par an en moyenne dans un scénario maximal. Ainsi, le Sénégal pourrait se positionner dans la chaîne de valeur des VE et créer des milliers d’emplois avec les perspectives offertes par la ZLECAF.
Ndeye Mour Sembene