Vent d’espoir au Mali après l’autorisation des activités des partis politiques

Après trois mois de suspension des activités des partis politiques, le gouvernement de transition au pouvoir depuis mai 2021, fait volte face. Dans un communiqué rendu public ce mercredi (10-07-24), les militaires ont affirmé avoir ré-autorisé les activités de ces partis qu’ils accusaient de tenir des discours « stériles et subversifs ». Allant plus loin, invoquant que les activités de ces partis politiques étaient un danger sur la tenue du « dialogue national » . Une décision qui a surpris plus d’uns dans ce pays du Sahel.

Analyses:

Malgré la posture avant gardiste de la junte, la suspension des partis politique a fortement déteint sur le déroulement de ce dit dialogue selon Alexis Kalambry.
À en croire le Directeur de publication de MALI TRIBUNE BIHEBDOMADAIRE D’INFORMATION, le dialogue inter- malien était le cadre voulu pour une négociation d’un rapatriement de ce processus « puisque les associations à caractère politique avaient des réserves, la solution était justement de les suspendre. Le gouvernement a rédigé la charte de la paix au Mali, donc, naturellement dans ce contexte on ne pouvait garder en prison des gens pour des raisons politiques, de suspendre des partis politiques et avoir recours à eux ». Ce qui peut expliquer la levée de cette suspension, selon lui.

Abdoulaye Guido abonde dans le même sens. Le coordonnateur de la plateforme nationale Benbère, magnifie cette décision. De son avis, « rien ne présageait une telle mesure car, quelques jours avant, les arrestations se multipliées du côté des hommes politiques ». Ajoutant que « nous qui sommes de la société civile et les journalistes, on se disait qu’après les politiciens, ce serait notre tour d’être emprisonné . On espère que cela va continuer et que la dissolution soit levée, qu’ils libèrent les prisonniers « politiques » et que l’on sente que le gouvernement est ouvert au dialogue et qu’il y’aura plus de liberté d’expression. Cela ne doit pas se limiter sur un acte politique qui lève la suspension mais que l’on laisse ces partis politiques mener leurs activités sans menaces ni intimidations » , Suggère t-il.

Un pas vers la normalisation ?

Un climat difficilement serein du fait que plusieurs questions prêtent à équivoque qu’ils ne soient pas encore réglées ou sur lesquelles il n’y a pas d’entente.

L’une d’elles concerne la fin de la transition. L’autre, l’AES et la sortie du Mali de la CEDEAO. Des questions sur lesquelles selon le journaliste, les populations sont « divisées et ont des opinions mitigées et sur lesquelles ni les associations, ni la société civile, ni les partis politiques n’ont été consultés donc ça fait débat dans la chaumière et il est évident que dès que possible qu’on se prononce la dessus », explique-t-il.

Abdoulaye Guido lui, espère d’abord régler ces problèmes. « Dans la pratique sur le terrain tant qu’on ne voit pas des signaux du gouvernement autorisant les meetings, les manifestations, les réunions publiques on ne peut conclure que c’est un pas vers la normalisation de la situation notamment la liberté individuelle et la liberté d’expression donc on prend avec optimisme cette décision tout en espérant qu’elle sera accompagnée d’autres mesures fortes pour qu’on soit rassuré que si le gouvernement décide d’ouvrir l’espace démocratique de laisser tout les pans de la société s’exprimer et chacun de mener ces activités conformément à la charte du pays », a-t-il rappelé.

S’agissant de la démocratie, il interviendrait de l’annonce de la date des élections dès le retour à une situation normale, avec une campagne électorale, le retour des civils au pouvoir, selon Alexis Kalambry. Ce dernier soutient que les militaires ont une autre culture qui fait que des questions et des débats passent difficilement.

« Avec la mondialisation, chacun sait ce qui se passe chez l’autre. Il faut reconnaître que malgré tout, on est une démocratie, malgré les tares et ses faiblesses, la démocratie reste le seul régime qui permet à l’individu de choisir qui va le gouverner. Il y’a un temps pour la transition et un autre pour ouvrir la démocratie », explique Guido

Le coordonnateur de la plateforme nationale Benber d’ajouter que « la levée de cette suspension est un signal pour que la démocratie revienne dans notre pays. Il faut qu’ils comprennent que la transition est une durée limitée même si vous avez la ferveur populaire derrière vous. Il faut noter qu’à un moment donné les gens auront soif de démocratie. Aujourd’hui dans nos États, des décisions ont été prises contre des individus, contre des institutions qui impactent certaines personnes qui ont fini par comprendre maintenant l’importance de la démocratie. Une transition n’empêche pas les partis de mener leurs activités conformément à la législation ».

Ndeye Mour Sembene

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