C’est visiblement une lourde tâche qui est confiée aux présidents togolais et sénégalais. Désormais, Faure Gnassingbé et Diomaye Faye sont chargés de convaincre les pays du Sahel de revenir au sein de la CEDEAO, organisation dont ces États se sont retirés depuis janvier 2024 en réaction aux sanctions économiques et financières qu’elle leur a infligées à cause de leurs putschs militaires respectifs. L’organisation ouest-africaine les désigne facilitateurs du dénouement de la crise qui l’oppose au Niger, au Burkina Faso et au Mali.
Dimanche, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest était en sommet ordinaire à Abuja au Nigeria. C’était le 65e du genre pour l’organisation et le premier pour le dirigeant sénégalais depuis son élection en mars dernier. C’est au cours de ce rendez-vous qu’elle a décidé de se choisir deux facilitateurs dans sa discorde avec les trois pays qui ne se considèrent plus membres.
Diomaye Faye s’est déjà rendu au Burkina Faso et au Mali. Aussi à Ouaguadougou qu’à Bamako, il a signé des accords de renforcement de coopération entre le Sénégal et les deux militaires au pouvoir dans ces deux capitales ouest-africaines. Faure Gnassingbé s’était opposé au projet d’invasion contre le Niger par la CEDEAO après le putsch qui a mis fin au règne de Mohamed Bazoum. Une position qui lui a valu son actuelle amitié avec le général Tiani. Son choix avec son homologue sénégalais est donc un acte bien réfléchi de la part de la CEDEAO. Ils semblent avoir le profil adéquat pour le problème à résoudre.
Samedi dernier, soit la veille du sommet de la CEDEAO, le général Tiani, le capitaine Ibrahim Traoré et le colonel Assimi Goita se sont retrouvés à Niamey. C’était pour le premier sommet de l’Alliance des États du Sahel, une organisation qu’ils ont conjointement mise en place. Au cours dudit sommet, ils se sont réjouis de leur retrait de la CEDEAO. Une manière de dire que leur appartenance à cette instance est déjà du passé.