Jusqu’ici en garde à vue à Labé, une des principales villes du pays, suite à une plainte de la gendarmerie contre lui pour diffamation, le journaliste Amadou Tidiane Diallo a été jugé ce mardi par le tribunal local de première instance. Au terme du procès, il a été autorisé à rentrer chez lui. Il sera situé sur son sort le 9 juillet prochain.
Le parquet a requis six mois d’emprisonnement avec sursis contre Amadou Tidiane Diallo et le paiement d’une amende d’un million de francs guinéens. Lors du procès, le rédacteur en chef de GPP FM, une des radios privées de la place, a reconnu avoir tort et présenté des excuses à la partie plaignante qui, en retour, les a acceptées à condition qu’il supprime la vidéo pour laquelle elle l’a poursuivi en justice. Vidéo dans laquelle l’on voit deux pick-ups garés dans un carrefour de la ville de Labé de manière à empêcher la circulation. Elle est accompagnée d’un court commentaire de dénonciation, fait de la voix du journaliste.
Au tribunal, où son procès a eu lieu, ses collègues de la radio dont il est le rédacteur en chef et ses confrères d’autres médias de la ville étaient fortement mobilisés en signe de solidarité envers lui. Amadou Tidiane Diallo a passé près d’une semaine en garde à vue avant de pouvoir rentrer chez lui.
Depuis plusieurs mois, la presse privée vit un calvaire en Guinée. Les trois groupes de médias les plus influents du pays ont été fermés et leurs fréquences retirées par le pouvoir en place. Bien avant, c’est le secrétaire général du syndicat de la presse, Sékou Jamal Pendessa, qui a été incarcéré pendant plus d’un mois à la maison centrale de Conakry. Ensuite, il a été libéré après son jugement et sa condamnation à l’équivalent du temps passé en prison.
Pourtant, entre le CNRD et les hommes de médias du pays, tout semblait au beau fixe. Mais depuis novembre 2023, date à laquelle le brouillage d’ondes a commencé, c’est l’inverse entre les deux parties.