Ville de près de 400 000 habitants, Gwoza a été le théâtre samedi de quatre attentats-suicides quasi simultanés, dont au moins trois perpétrés par des femmes kamikazes, qui ont fait au moins dix-huit morts et une quarantaine de blessés.
En pleine cérémonie de mariage, lorsqu’une kamikaze a déclenché des explosifs au milieu des invités. Une seconde attaque, aussi menée par une femme, selon les témoignages, a eu lieu peu après au même endroit.
Ces attaques, qui n’ont pas été encore revendiquées, sont venues rappeler douloureusement aux habitants que le groupe djihadiste nigérian Boko Haram représente toujours une menace réelle.
Dernièrement, les attentats -suicides s’étaient faits rare au Nigéria les combattants djihadistes utilisant d’autres modes d’action : kidnappings, tueries, pillages.
Très ancré dans cette région du Nigeria frontalière avec le Cameroun, Boko Haram et son groupe dissident, la province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), sont les groupes terroristes les plus actifs à Borno et autour du Lac Tchad avec des ramifications au Niger, et les premiers cités.
Il est aussi connu pour avoir utilisé des femmes kamikazes dans sa lutte armée pour établir un califat dans le Nord-Est nigérian à l’encontre de cibles faciles comme des marchés, des écoles, des mosquées, des églises et de grands rassemblements de civils.
Boko Haram s’était emparé de Gwoza en 2014 et l’avait déclarée califat après s’être emparé d’une partie de l’Etat de Borno. La ville a été reprise par l’armée nigériane avec l’aide des forces tchadiennes en 2015, mais le groupe djihadiste continue de lancer des attaques qu’ils orchestrent des montagnes surplombant la ville, à la frontière avec le Cameroun.
Les violences djihadistes, qui durent depuis quinze ans, ont fait plus de 40 000 morts et ont déplacé quelque 2 millions de personnes dans le nord-est du pays.
Boko Haram continue de mener des raids dans la région, tuant les hommes et enlevant les femmes qui s’aventurent hors de la ville à la recherche de bois de chauffage.
Même si, le mouvement terroriste a perdu du terrain ces dernières années, l’insécurité demeure toujours très forte.
Le conflit s’est étendu au Niger, au Cameroun et au Tchad voisins, donnant lieu à la création d’une coalition militaire régionale pour combattre les islamistes, la Force multinationale mixte (FMM), composée des armées des quatre pays.
Ce dimanche (30-06-2024), les forces tchadiennes, appuyées par la Force multinationale mixte affirment avoir détruit cinq campements du Boko Haram dans le Lac Tchad. Ce qui a permis de neutraliser selon elles, « plus de 70 terroristes », a rapporté le journal en ligne local « Tchad info ».
Ndeye Mour Sembene