Les grincements de dent continuent du côté de la société civile et de l’opposition près de deux mois après la promulgation le 6 mai de la nouvelle Constitution. Les protestataires expriment leur indignation face à la démarche non inclusive du pouvoir qui a modifié la loi fondamentale sans concertation avec la population togolaise.
Une situation « inacceptable », selon le porte-parole du Front citoyen Togo-debout, Pr David Dosseh.
Avec cette nouvelle Constitution, les marges de manœuvres de l’opposition sont restreintes dans la mesure où les élections l’ont mise dans une position de minorité inconfortable.
Des analystes politiques se demandent si la classe politique peut réinventer une autre manière de résister et de s’opposer à la gouvernance politique telle qu’elle est en cours.
En tout cas pour y arriver, l’opposition devra s’unir, créer des coalitions politiques dynamiques, fortes, avec des idéaux qui seront partagés par l’opinion publique, afin de mobiliser davantage de citoyens à travers des manifestations, confie un analyste qui ajoute que c’est ce faisant que l’opposition pourrait servir de contre-pouvoir et rééquilibrer les rapports de force avec le parti UNIR (majorité présidentielle) « qui se présente comme un parti prédominant ».
La nouvelle Constitution promulguée par le président Faure Gnassingbé, bascule le Togo dans un régime parlementaire. Elle attribue l’essentiel des pouvoirs à un président du Conseil des ministres, issu du parti majoritaire à l’Assemblée nationale pour un mandat de six ans renouvelables.
Au pouvoir depuis 2005, le chef du parti Union pour la République (Unir), majoritaire dans la nouvelle assemblée nationale élue aux législatives du 29 avril 2024, devrait donc conserver les rênes du pouvoir au moins six ans de plus comme chef du gouvernement.
A.K. Coulibaly