Les cas de torture au Congo ont connu une hausse considérable entre 2023 et 2024 selon l’ONG Centre d’Actions pour le Développement (CAD). L’organisation a dénombré dans son rapport publié mercredi (27 06 2024) une augmentation des violations des droits humains qui sont passées de 13 durant les quatre premiers mois de 2023 à 122 pendant la même période en 2024.
Une situation extrêmement préoccupante d’après Trésor Nzila Kendet directeur exécutif du CAD qui est revenu sur les causes de traitements cruels et inhumains exercés sur des personnes.
les nouvellesdafrique.info: Bonjour Trésor Nzila Kendet
Trésor Nzila Kendet : Bonjour.
lesnouvellesdafrique.info: les droits humains semblent être au coeur de vos préoccupations. Pourquoi cet intérêt de votre organisation ?
Trésor Nzila Kendet: notre organisation, le Centre d’Actions pour le Développement s’active dans la défense des droits humains qui fait un suivi régulier et indépendant de la situation des droits humains au Congo.
Notre approche de quantification des violations des droits humains repose essentiellement sur les violations individuelles qu’il s’agisse des droits civils et politiques ou les droits économiques ou socio culturels.
lesnouvellesdafrique.info : le rapport publié par votre organisation ce mercredi (26 06 2024) indique une hausse des cas de torture et de mauvais traitements qui sévissent au Congo. Qu’est ce qui l’explique selon vous?
Trésor Nzila Kendet : Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer. Entre autres, il ya la culture de l’impunité. Mais aussi l’opération de sécurité publique qui a été lancé conjointement par la gendarmerie et la police qui, à notre avis est un facteur d’aggravation de la situation. Cette opération baptisée « coups de poing » est source de graves violations des droits humains. En plus de cela, il faut reconnaître que la torture au Congo est une pratique routinière et banalisée.
lesnouvellesdafrique.info: des réactions de la part des autorités face à cette montée en puissance de la violence et traitements dégradants à l’égard des personnes ?
Trèsor Nzila Kendet : il faut savoir que les tendances observées dans le cadre de notre travail de suivi des droits humains sont régulièrement partagées avec les autorités afin qu’elles agissent positivement. Mais pour ce rapport, nous n’avons pas noté une réaction des autorités même si nous espérons qu’elle le fera positivement.
Hier, nous avons déposé une lettre ouverte sur la table du premier ministre l’invitant à condamner la torture et à prendre un certain nombre de mesures. Cela pour une lutte efficace de cette pratique aux conséquences dévastatrices.
Il est de la responsabilité première du gouvernement à combattre les violations des droits humains. Pour notre part, nous continuerons à faire notre travail car personne ne doit tirer profit de la torture.
lesnouvellesdafrique.info: pensez vous à une mise en oeuvre rapide des autorités à l’issue des recommandations que votre groupe de travail a faites ?
Trésor Nzila Kendet : Le Congo est membre des Nations Unies. Et pour sa crédibilité, le gouvernement congolais a l’obligation de mettre en oeuvre les recommandations qui lui ont été adressées. Mais bon généralement la réactivité est absente. C’est le constat et c’est regrettable.
Néanmoins nous espérons une prise de conscience et que des mesures seront prises pour vite passer à l’application des recommandations du groupe de travail des Nations Unies sur l’examen périodique universelle.
lesnouvellesdafrique.info: Merci Trésor Nzila Kendet.
Trèsor Nzila Kendet : merci à vous.