Le Sénégal vent debout pour barrer la route aux trafiquants d’êtres humains

Le phénomène de la traite des êtres humains et le trafic des migrants semble persister au Sénégal malgré les efforts consentis par la société civile, les ONG et les pouvoirs publics.
Mendicité forcée, travail non rémunéré, exploitation sexuelle entre autres forme d’exploitation les plus courantes. Conscient de cela, le Sénégal avec l’appuie de l’Union européenne (UE) a procédé, ce jeudi (27-06-2024) à Dakar, au lancement de la phase 2 du programme « Partenariat opérationnel conjoint » (POC).
Un programme qui vise à consolider la lutte contre le trafic des migrants et la traite des êtres humains , selon le Général Jean Baptiste Tine, ministre sénégalais de l’intérieur et de la Sécurité Publique.

L’ADHA (Action pour les Droits Humains et l’Amitié) se félicite de la signature de cette deuxième phase du programme « Partenariat Opérationnel Conjoint » (POC). À en croire son président, Adama Mbengue, la lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains est d’une importance capitale.

« Elle permet de protéger les droits fondamentaux des individus, en particulier les plus vulnérables, souvent exploités et maltraités par des réseaux criminels », estime M. Mbengue, soulignant que, « cette lutte contribue à maintenir la sécurité et la stabilité des sociétés en réduisant les activités criminelles transnationales, surtout dans le contexte d’insécurité qui prévaut dans la sous-région ».

Toutefois, il rappelle que malgré les dispositifs mis en place par FRONTEX dans le cadre des accords de coopération entre l’Union Européenne et le Sénégal, les financements, les rencontres, et la création de structures pour contrer la migration dite irrégulière, les résultats attendus n’ont pas été au rendez-vous.

À cet effet, selon Adama Mbengue, ADHA espère que le gouvernement « changera de paradigme, et que ce projet contribuera au respect des normes internationales pour l’élimination de la traite des personnes et du trafic illicite des migrants ».

Et d’ajouter que le Sénégal « peine à atteindre, comme le souligne le rapport du Département d’État américain de 2024 et notre communiqué N°17-062024 du 25 juin 2024 intitulé « Sénégal : Travail forcé et exploitation sexuelle au cœur de l’industrie minière à Kédougou – ADHA appelle à l’action », explique t-il.

Il exhorte le gouvernement du Sénégal à « trouver des solutions face aux défis du chômage des jeunes, de la pauvreté et de la formation professionnelle ».

Selon lui, « ces mesures sont essentielles pour éradiquer les causes profondes de la migration dite irrégulière et de la traite des êtres humains », fait-il savoir.

Ndeye Mour Sembene

ADHAPHASE 2 PROGRAMME PARTENARIAT OPERATIONNEL CONJOINT POCSENEGAL EUTraite des migrants et trafic d'êtres humains