À quelques semaines de l’élection présidentielle rwandaise où Paul Kagame postule pour un quatrième mandat, sa campagne sur le réseau social X semble ne pas être organisée de façon fairplay.
En effet, un rapport explosif de l’université de Clemson révèle l’utilisation massive de l’intelligence artificielle par son gouvernement pour redorer sa perception publique sur le réseau social X. Ceci, trois semaines seulement après les révélations « Rwanda classified ».
Le collectif Forbidden Stories, où 50 journalistes ont enquêté et démonté le système de soft power mis en place par Kigali et son implication dans la mort du journaliste John Williams Ntwali, une université américaine a publié un nouveau rapport épinglant le régime de Paul Kagame. Selon l’université de Clemson, en Caroline du Sud, les partisans du gouvernement rwandais auraient boosté leur communication sur le réseau X grâce à l’intelligence artificielle.
Le réseau pro-Rwanda a à la fois évincé les affiches et les messages critiques à l’égard du gouvernement mais aussi généré des messages apparemment indépendants en faveur de Kigali, en utilisant des outils d’intelligence artificielle et des modèles linguistiques étendus.
Depuis janvier, leurs réseaux ont généré 650 000 messages et la moitié de ces posts soutiennent la position du Rwanda sur le conflit en République démocratique du Congo ainsi qu’aux rebelles du M23, soutenus par Paul Kagame.
Les chercheurs de Clemson ont souligné que ces activités constituent une manipulation directe de la plateforme pour servir les intérêts politiques d’une faction, au détriment d’une discussion publique équitable et transparente.
D’autres publications accusent Kinshasa de collaborer avec la milice des Forces démocratiques de libération du Rwanda à majorité hutue dans l’est du pays. Cette dernière est accusée d’avoir des liens avec les auteurs du génocide rwandais.
Alors que le Rwanda se prépare à un moment crucial de son histoire politique, ces révélations pourraient influencer non seulement le déroulement des élections mais aussi la perception mondiale du régime de Paul Kagame selon les universitaires.
Ndeye Mour Sembene