« J’ai couché deux fois avec mon manager avant que… » : les terribles révélations d’une jeune footballeuse, victime de viol et de chantage sexuel

En Guinée, le football féminin est devenu un milieu de harcèlement, de chantage et de viol pour certains de ses promoteurs. Ces individus ont fait du sexe la principale condition pour tout recrutement ou maintien des joueuses dans plusieurs clubs du pays. Avec eux, ce n’est pas le talent qui compte. La meilleure à leurs yeux, c’est celle qui accepte de satisfaire leur désir sexuel. Les victimes sont nombreuses et l’une d’elles sort de son silence. Elle se confie dans l’anonymat.

La jeune fille en question évolue dans un club féminin basé à Conakry. Comme pour son nom, elle a préféré que celui de l’équipe soit gardé secret. Un choix qu’elle justifie par la peur d’être facilement reconnaissable. À l’en croire, son manager a été le premier à profiter d’elle.

« C’est quelqu’un qui a des relations dans le milieu sportif guinéen. Quand je lui ai demandé de m’aider, il s’est proposé en manager pour moi. J’ai accepté, pensant qu’il l’avait fait pour m’aider. Je ne pouvais jamais imaginer qu’il avait autre chose en tête. Mais au fur et à mesure, j’ai compris ses véritables intentions envers moi. D’abord, j’ai refusé. Ensuite, j’ai tenté de finaliser seul mon processus de recrutement. Mais c’est comme s’il serait mis d’accord avec les recruteurs. Ceux-ci m’ont dit qu’ils ne feraient rien sans mon manager. Finalement, j’ai dû le retrouver et passer à l’acte avec lui. J’ai couché deux fois avec lui avant que je sois engagée », relate la footballeuse.

La troisième fois qu’elle a dû se laisser faire sexuellement, c’était lors des préparatifs pour la Coupe du monde scolaire de moins de 18 ans. Une compétition qui s’est déroulée du 17 au 27 mai 2024 à Dallan, en Chine. D’après elle, le chef du staff médical de son club était « prêt à tout pour empêcher sa participation ».

« C’est le numéro un du staff médical de notre équipe. C’est lui qui détermine l’état de santé de chaque joueuse. S’il dit que telle joueuse est inapte pour telle durée, vrai ou faux, elle restera au repos durant le temps prescrit. C’est ce qu’il voulait me faire pour ne pas que je participe à la compétition en Chine. La condition pour l’inverse était que je couche avec lui. Je n’avais pas le choix et je suis passée à l’acte avec lui », révèle-t-elle.

Avec tout ce qu’elle a subi dans le milieu sportif féminin de son pays, elle dit ne plus vouloir continuer sa carrière de footballeuse. Reste maintenant à savoir, c’est pour quand le passage à l’acte.

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