La dégradation de la sécurité et de la situation humanitaire dans certains pays de la sous région ont déclenché des mouvements de réfugiés vers le Sénégal. En effet, ils sont nombreux, les réfugiés en situation presque d’apatridie.
Près de 15000 et plus d’un millier de demandeurs d’asile de diverses nationalités principalement des Mauritaniens selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) dans son rapport de l’année 2023. Tous, attirés par la stabilité politique du pays.
Une situation qui a attiré l’attention des membres de l’Adha (action pour les droits humains et d’amitié). Dans un communiqué conjoint avec le MET et MIAMSI-SÉNÉGAL, ils manifestent leurs soutien aux familles déracinées.
« Nous voulons attirer l’attention des autorités sénégalaises ainsi que l’opinion publique internationale et nationale sur la situation des réfugiés et des demandeurs d’asile principalement des Mauritaniens » , explique le président de Adha, Adama Mbengue.
A l’en croire, de sérieuses lacunes procédurales empêchent les demandeurs d’asile d’en bénéficier.
« Le système d’asile sénégalais présente des lacunes majeures, particulièrement en ce qui concerne la procédure de détermination du statut de réfugié. Les lacunes administratives et procédurales empêchent ceux qui ont besoin de protection d’en bénéficier pleinement. La Commission Nationale d’Éligibilité est souvent très lente, obligeant certains demandeurs d’asile à attendre près de trois ans pour une décision, aggravant ainsi leur situation contrairement au Togo qui a créé une commission de recours en 2016, offrant ainsi une seconde chance aux demandeurs d’asile en cas de rejet en première instance », fait-il savoir avant d’ajouter que « cela aggrave la vulnérabilité des demandeurs d’asile ».
Conscient de l’existence du projet de loi de 2012 qui doit abroger et remplacé la loi n°68-27 du 24 juillet 1968 et modifié par la loi n°75-109 du 20 décembre 1975 selon M. Mbengue, le Sénégal « doit adopter ce projet de loi et créer une instance qui doit ratifier la convention de Campala pour mieux protéger les personnes déplacées internes » suggère t-il
ADHA, MET et MIAMSI-SÉNÉGAL invitent donc « le gouvernement sénégalais à réexaminer sa législation nationale sur l’asile pour pallier les faiblesses de son système d’asile »
Par ricochet, ils exhortent la population à lutter contre la spoliation des terres. Comme sut l’axe KOLDA ( 728,9 km de Dakar) et Sédhiou (872 km de Dakar), une zone où le trafic de bois est devenu monnaie courante et la dégradation du littoral qui, selon lui, contribue aux migrations forcées.
S’agissant des Nigériens qui ont pris d’assaut le Sénégal pour mendier, Maitre Mbengue affirme que leurs situations est plus complexe » ils sont différents des demandeurs d’asile et des réfugiés. Ces personnes la font l’objet d’un trafic. Ils sont contraints de venir mendier pour après verser une somme à leurs convoyeurs », précise t_il.
Ndeye Mour Sembene