Le président déchu Mouhamed Bazoum est désormais mis à la disposition de la justice suite aux accusations graves portées contre lui. La Cour d’Etat du Niger a levé ce vendredi (15.06.24) son immunité ouvrant la voie à un possible procès.
C’est le président de cette plus haute juridiction du Niger Abdou Dan Galadima qui a lu l’ordonnance de levée de l’immunité de M. Mohamed Bazoum. La Cour d’Etat du Niger a été créée en novembre 2023 par le régime militaire.
Les autorités de Niamey accusent le président renversé de « complot d’attentat à la sécurité et l’autorité de l’Etat », « crime de trahison », « faits présumés d’apologie du terrorisme » et de « financement du terrorisme », rapporte l’Afp.
Mohamed Bazoum est détenu dans des conditions spartiates depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 dans la résidence présidentielle, avec son épouse Hadiza.
A l’issue de l’audience de vendredi, révèle la même source, Me Ould Salem Mohamed l’un des avocats de M. Bazoum a déclaré « prendre acte de la décision » et indiqué que le collectif des avocats de l’ex-président allait communiquer « incessamment ».
Il est reproché à M. Bazoum d’avoir parlé au téléphone avec le président français Emmanuel Macron et le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken pour qu’ils l’appuient « par une intervention armée », lors du coup d’Etat du 26 juillet 2023. Il lui est également reproché d’avoir affirmé « avoir libéré des terroristes et de les avoir reçus à la présidence ».
L’audience de vendredi avait été reportée à deux reprises, les avocats de M. Bazoum ayant dénoncé plusieurs entraves au droit de la défense.
En décembre, la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) avait ordonné la libération de M. Bazoum.
La demande est restée lettre morte et le Niger a quitté en janvier la Cedeao, l’organisation ouest-africaine qui avait sanctionné le Niger après le coup d’Etat, avant de lever ses sanctions le 24 février dernier.
Le levée de l’immunité de Mouhamed Bazoum n’est qu’une étape préalable qui ne présage rien de la culpabilité ou non. Selon Amadou Bachir, juriste au Centre d’étude et de recherche en droit international et communautaire l’organisation d’un procès, ça prendra beaucoup de temps. Il faut noter que la levée de l’immunité.