En cette matinée au marché de Ouakam (Ouest de Dakar), le soleil darde déjà ses rayons, 29° sur le thermomètre. Ici, c’est déjà le rush à quelques jours de l’Eid El -Kébir ou la fête du sacrifice.
Des étales de pommes de terre et d’oignons sont posé pêle-mêle et divers légumes. Ces denrées fortement consommées durant la fête. Un niveau d’approvisionnement jugé satisfaisant. Tout, pour satisfaire la clientèle.
« Le marché est bien approvisionné en terme de pomme de terre et d’oignons. Chacun peut y trouver son compte aussi » nous confie Ala, un commerçant établi dans ce-dit marché.
À quelques encablures de son étal, nous faisons la rencontre de Yoro, lui aussi commerçant. Stylo derrière l’oreille gauche, cure dent à la bouche, revient sur les différents prix.
« Actuellement, je vend le sac de 25 kg d’oignon à 8000 fcfa, et celui de la pomme de terre à 9000 fcfa. Cependant, l’oignon importé coûte plus cher et se fait un peu rare » dit-il sourire en coin.
Venue faire ses achats au niveau de ce marché populeux, Madame Ndiaye juge trop chers les prix. « La semaine dernière, on nous vendait le kilo de la pomme de terre à 400 fcfa, et l’oignon à 350 fcfa. Et aujourd’hui, les prix ont augmenté de 50 fcfa ». Maugrée la dame.
En proie avec la conjoncture, les mères de famille se voient aussi obligées de se conformer au prix des commerçants parce que, n’ayant pas le choix nous fait savoir Aissatou qui ajoute : « chaque année c’est comme ça. Les commerçants augmentent le prix des denrées de premières nécessité ce qui n’est pas normal. Nous sommes obligés de nous conformer aux prix homologués car nous n’avons pas d’autres choix » se désole t-elle
Cette autre dame elle, est venue acheter en gros. De son avis, le détail ne l’arrange pas.
Toutefois, elle risque de rentrer sans oignon ni pomme de terre. « Je voulais profiter des quelques jours restants pour acheter parce qu’on sait tous qu’à deux jours les prix vont grimper, mais il se trouve que c’est déjà fait. Le sac d’oignon local est à 9.500 F Cfa, d’habitude c’est moins coûteux et la pomme de terre est intouchable », confie la cinquantenaire.
Face aux tonnes d’oignons et de pommes qui se détériorent parfois très vite, certaines femmes trouvent d’autres alternatives.
Les prix grimpent et à cela s’ajoute la mauvaise qualité de ces deux denrées locales les plus prisées lors de la fête. Les pommes de terres surgelées sont choisies comme solution.
Selon cette nouvelle mariée, les pommes de terre précuites sont plus bénéfiques que celles qu’on vend au marché.
« Je préfère acheter du surgelé pour la fête car c’est plus jolie à voir et plus comestibles » dit-elle.
Et d’ajouter que les pommes de terre sont de mauvaises qualités, « quand tu fais cuire les pommes de terre locales, elles deviennent cramées c’est pour cela que j’achète les surgelés ».
À moins d’une semaine de la fête, le marché bien qu’approvisionné, légumes et condiments semblent se faire désirer. La cherté des denrées de premières nécessité est passée par là. Le panier de la ménagère subit de plein fouet la conjoncture. Les clients appellent ainsi, à la réduction des prix pour au moins, le temps de la fête.
Ndeye Mour Sembene