Des chercheurs et des membres d’associations paysannes se sont retrouvés pour deux jours à Thiès ( 69,5 km de la capitale) pour partager les résultats de leurs travaux sur la préservation des semences paysannes traditionnelles, en Afrique de l’Ouest, dans toute leur biodiversité et dans le respect de la justice sociale.
Lors de cette rencontre, il a été question de « mettre en exergue la complémentarité entre les semences paysannes et les semences sélectionnées, pour répondre à la stratégie de souveraineté alimentaire de l’Etat du Sénégal », selon Ibra Touré, Directeur régional du CIRAD.
Pour Pierre Morand, représentant de l’IRD au Sénégal, « la variabilité biologique des semences acquises par les paysans au cours de l’histoire, grâce à une sélection végétale, est une autre source de richesse pour l’adaptation aux changements climatiques, en vue de la souveraineté alimentaire ».
A l’en croire, les chercheurs tâcheront grâce à une approche interdisciplinaire, de savoir « comment ces semences cultivées en Afrique de l’Ouest peuvent avoir un avenir ».
Cet atelier est organisé par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Association sénégalaise des producteurs de semences. Le Centre international de recherche agronomique pour le développement (CIRAD) prend part aussi aux travaux.
Le directeur de l’ISRA, Momar Talla Seck, a noté que même si l’Etat du Sénégal entend, dans le cadre de sa politique de souveraineté alimentaire, s’acheminer vers une « certification de la quasi-totalité de semences », « les semences paysannes doivent jouer un rôle important », pour réduire les importations.
Au sortir de cet atelier, les participants devront voir comment valoriser les résultats obtenus, les mettre à l’échelle pour donner plus d’envergure aux semences paysannes, considérées comme des éléments stratégiques dans l’atteinte de la souveraineté alimentaire.
Et, les « résultats qui seront présentés ouvriront d’autres perspectives de recherche », selon le DG de l’ISRA.
Ndeye Mour Sembene