Selon des résultats quasi complets de la commission électorale à plus de 99,5% du dépouillement samedi après midi, le parti au pouvoir a recueilli 40,21% des voix.
Un revers cinglant puisque l’ANC plonge nettement sous la barre des 50% et l’échiquier politique de l’Afrique du sud s’en voit reconfiguré.
Avec cette perte de majorité absolue du tout puissant parti historique, les partis d’opposition s’en réjouissent.
La plus grande formation d’opposition l’Alliance démocratique DA récolte 21,79%. Le tout nouveau parti de Zuma né à quelques mois seulement des élections uMkhonto weSizwe (MK) réalise une performance avec 14,61% alors que les radicaux de gauche des Combattants pour la liberté économique (EFF) obtiennent 9,48%, moins qu’en 2019.
Avec ces élections, beaucoup d’analystes en tirent une volonté réelle de changement désirée pour la plupart de sud africains, pour qui la confiance pour l’ANC s’est envolée ces dernières années.
Des coupures d’électricité et d’eau au quotidien rappellent le rêve brisé d’une nation pour un accès pour tous à l’éducation, à un logement et aux services de base, promise par l’Anc qui est encore hors de portée.
Un manque de confiance qui s’est ficelé de fil en aiguille avec l’enchaînement de multiples scandales de corruption impliquant de hauts dirigeants du parti ces dernières années.
Les quelques 16 millions d’électeurs sont sortis exprimer cette colère longtemps enfouie ce mercredi 29mai lors de ces élections.
La participation est pour l’instant établi à 58,6. Une baisse par rapport au dernier scrutin qui était à 66%.
Il faut dire que l’ANC qui détient 230 sièges reste la plus grande formation politique même s’il devra avec sa perte de majorité entamer des négociations dans les prochains jours.
Son rapprochement avec l’EFF de Julius Malema impliquerait des compromis sur des demandes de réformes radicales telle que la redistribution sans compensation des terres aux noirs et la nationalisation de secteurs économiques clefs.
Avec la DA, il devrait faire des concessions au mouvement libéral qui prône la privatisation du secteur public et une dérégulation de l’économie.
Il faut quand même signaler un fait marquant qui a crée la surprise ce samedi (01 06 2024) . Le MK de Jacob Zuma, arrivé troisième, conteste les résultats du scrutin.
Le porte-parole du MK accuse la Commission électorale et l’ANC de détourner les ressources de l’État pour se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple et réclame un recomptage.