Ce matin, les Malgaches se sont mobilisés dès l’ouverture des bureaux de vote pour renouveler l’assemblée nationale. 11 millions 631 156 électeurs sont attendus aux urnes, ce mercredi 29 mai 2024. Ils élisent leurs députés dans 28 124 bureaux de votes qui sont répartis dans 120 districts.
Les citoyens doivent départager 473 candidats qui briguent, un des 163 sièges de l’Assemblée nationale.
Ces élections législatives voient le parti au pouvoir, Tanora Malagasy Vonona, chercher à conserver sa majorité au parlement. L’opposition, bien que désunie, espère un changement significatif.
Le président Andry Rajoelina, réélu en novembre, vise une Assemblée nationale acquise à sa cause, comme l’est déjà le Sénat.
Toutefois, l’opposition dénonce des élections législatives contrôlées par le pouvoir.
Le doublement de la caution exigée pour se présenter a été un couperet pour de nombreux candidats. Annick Ratsiraka, fille de l’ancien président Didier Ratsiraka et secrétaire général du parti socialiste Arema, en est l’une des victimes. Sa candidature a été rejetée pour ne pas avoir rassemblé la somme nécessaire à temps.
« La Constitution dit que chaque citoyen doit pouvoir se présenter à l’élection sans distinction de sexe ni de fortune. Réclamer 20 millions d’ariary [un peu plus de 4 000 euros] quand le salaire minimum est à 260 000 ariary [quelque 50 euros] est discriminatoire en même temps qu’un appel à la corruption », dénonce-t-elle en condamnant dans la foulée le climat d’intimidation et de menaces qui plane sur les voix contestataires. « La liberté d’expression n’est plus de mise à Madagascar », fulmine la fille de « l’Amiral rouge ».
L’élection présidentielle de novembre avait déjà offert un aperçu notable de la situation : 54% des électeurs avaient boudé le scrutin.
Ndeye Mour Sembene