L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a dirigé le pays de 2009 à 2019, a vu ses ambitions de retour à la présidence brisées. N’ayant pas réussi à réunir les parrainages nécessaires pour valider sa candidature, il est officiellement écarté du scrutin présidentiel prévu le 29 juin prochain. Cette situation soulève des questions sur les mécanismes démocratiques en place en Mauritanie et sur les défis auxquels le pays fait face.
Pour être candidat, Mohamed Ould Abdel Aziz devait obtenir l’adhésion de cent conseillers municipaux, dont cinq maires. Ce système de parrainage, instauré par le Conseil Constitutionnel, est vivement contesté par l’opposition, qui y voit un moyen de contrôler et de limiter la compétition électorale. Ce mécanisme favorise les candidats établis et bien connectés politiquement, mettant ainsi en lumière les limites de l’ouverture démocratique en Mauritanie.
La condamnation à cinq ans de prison pour enrichissement illicite de Mohamed Ould Abdel Aziz a également pesé lourdement sur ses ambitions. Bien que toujours influent dans certains cercles politiques, son incapacité à rassembler les soutiens nécessaires montre une certaine érosion de son pouvoir et de son influence. Malgré cette condamnation, il n’a jamais caché son désir de reprendre le contrôle du pays, ce qui ajoute une dimension dramatique à son exclusion.
Parmi les huit candidats ayant réussi à obtenir les parrainages requis, l’actuel président Mohamed Ould El Ghazouani, en poste depuis 2019, se présente pour un second mandat. Sa candidature est perçue comme une continuité du régime en place, suscitant des critiques quant à la possibilité d’un véritable changement politique. L’absence de figures nouvelles ou indépendantes dans la course électorale renforce les doutes sur l’ouverture du système politique mauritanien.
À présent, le Conseil Constitutionnel dispose de deux semaines pour annoncer la liste définitive des candidats. Cette période sera cruciale pour observer comment les différents acteurs politiques et la société civile réagiront à l’éviction de Mohamed Ould Abdel Aziz et à la configuration actuelle des candidatures.
L’exclusion de Mohamed Ould Abdel Aziz, malgré ses controverses, invite à une réflexion plus large sur l’état de la démocratie en Mauritanie. Les défis liés à la transparence électorale, à l’inclusivité et à la lutte contre la corruption restent au cœur des préoccupations. Pour les observateurs internationaux et les citoyens mauritaniens, les élections de juin seront un test déterminant pour l’avenir politique du pays et pour la crédibilité de ses institutions démocratiques.