Quand les jeunes se lancent dans la fast fashion pour s’en sortir

Le géant chinois de la fast fashion a inondé le monde en l’espace de quelques années. Avec des articles à tout prix, il est devenu le point focal pour les jeunes notamment, sénégalais.

Les jeunes sénégalais, très friands de la plateforme Shein n’arrivent plus à s’en passer. « On ne se déplace plus. Tu ajoutes tes articles dans un panier et on le valide pour toi gratuitement. Que demander de plus » témoigne Amina, une addicte de la plateforme.

Des accessoires, des habits d’hommes, de femmes et enfants de tout genres, des matériaux bureautiques et maison, tout y est.

 

Selon la jeune adolescente, l’application leur facilite la vie. « Avant, je me rendais dans les marchés pour acheter des habits ou des accessoires, ce qui n’est plus le cas désormais, j’envoie juste le prix de l’article choisi et c’est fini », explique-t-elle avec enthousiasme.

Tout juste confectionnés, à peine emballés, les articles s’envolent aux quatre coins du monde. Et, ça marche.

Un bon coin pour les jeunes entrepreneurs

Cette facilité à commander a, semble t-il pousser les jeunes sénégalais à s’y intéresser jusqu’à en faire une activité à plein temps. À l’image de Aminata Sylla, cette étudiante s’est convertie en vendeuse.

« Vue que l’application était à ma disposition et les prix abordables, je me suis dit pourquoi pas me lancer et gagner un peu d’argent », confesse-t-elle.

Toutefois, depuis un moment, c’est le revers de la médaille.

« Au début, je faisais mes commandes sans problème, je les recevais à l’espace de 6 à 12 jours et je gagnais plus d’argent. Dhl nous livrait nos commandes gratuitement et sans problème », fait savoir la jeune femme.

En à croire ces entrepreneuses, leur activité est au ralenti. Pour cause : le retard des commandes dû à un partenariat rompu avec leur service de livraison.

« Depuis le mois de mars, Dhl ne travaille plus avec Shein. Il y’a une nouvelle société qui a hérité de la livraison « Speedaf », son nom. Et , depuis son arrivée, nous ne rencontrons que des problèmes. Il nous taxe des prix hors normes sur nos colis. Ce que Dhl ne faisait pas. De plus , les commandes peuvent durer de 15 à 20 jours voire même un mois », déplore Aminata Sylla.

La jeune business women ajoute : « on paie la livraison pour récupérer nos colis et pour chaque colis, on paie 2360 Fcfa. Ce qui ne nous arrange pas », confie-t-elle.

Une activité qui leur faisait tant rêver du fait de la facilité de recevoir les colis et de gagner de l’argent. De l’avis de cette autre entrepreneuse, depuis la venue de la nouvelle société, leur activité a pris un énorme coup.

« On gagne moins d’argent, nos colis sont en retard, et pis encore, on perd notre clientèle », regrette-t-elle.

Pas au bout de leurs peines, la nouvelle société leur facture le dédouanement.

« Dans les normes, la douane nous dit que si ton colis dépasse 300 euros, tu paies. Eux de leur côté, disent à 40 euros, on additionne le tout. Ce qui veut dire que l’on paie et la douane et le colis. Ce qui n’est pas normal » explique t-elle.

Quid de l’environnement et la santé ?

Selon le site gouvernemental français  » Rappel Conso », certains articles comme les bijoux présenteraient un « taux élevé » de métaux lourds ( plomb, mercure, cadmium) qui sont effet dangereux pour la santé.

L’industrie de la mode est l’une des plus polluantes de la planète. Elle émet 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 par an. Soit plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis, selon une étude.

En février 2024, une projet de loi a été proposé par le Député du LR. Celui-ci visant à ajouter 5 euros pour tout article acheté chez ces enseignes. Une mesure présentée comme écologique et protectionniste.

Régulièrement pointés du doigt, le marché du fast fashion caractérisé par des prix extrêmement bas et de nouvelles collections quasi quotidiennes, n’a cependant pas cessé de croître.

En 2022, la plateforme Chinoise Shein a enregistré quelques 23 milliards de dollars de chiffre d’affaires, a rapporté le Wall Street Journal. Et, pour l’année 2023, son chiffre d’affaires est estimé à près de 32 milliards.

Ndeye Mour Sembene

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