Élections en Afrique du Sud : vers un changement historique ?

À l’approche des élections les plus décisives en Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid, le Congrès national africain (ANC), qui a dominé la scène politique pendant trois décennies, pourrait perdre sa majorité parlementaire pour la première fois. Cette potentielle chute de l’ANC marque un tournant significatif dans l’histoire politique sud-africaine.

Cyril Ramaphosa : Un président à la croisée des chemins

Le président Cyril Ramaphosa, autrefois perçu comme un héritier spirituel de Nelson Mandela, tente de redorer le blason du parti. Son mandat a été marqué par une lutte contre la corruption au sein du gouvernement, mais également par une augmentation du taux de chômage à un niveau record de 32% et par une crise énergétique sévère. Si l’ANC échoue à obtenir une majorité, Ramaphosa pourrait être contraint de former une coalition, une première pour le pays.

John Steenhuisen et l’Alliance démocratique : L’opposition en quête de sauvetage

John Steenhuisen, leader de l’Alliance Démocratique (DA), se positionne comme le principal rival de l’ANC. La DA promet de « sauver » l’Afrique du Sud de la mauvaise gestion et de la corruption, mais n’a jamais remporté une élection nationale. Steenhuisen espère qu’une coalition avec de petits partis d’opposition pourrait enfin renverser l’ANC, bien que cela reste improbable sans une augmentation significative de leur part des voix.

Julius Malema et les combattants pour la liberté économique : Une montée en puissance

Les Combattants pour la liberté économique (EFF), dirigés par Julius Malema, apportent une idéologie marxiste et une politique militante au centre de la démocratie sud-africaine. Malema, avec ses appels à la nationalisation des mines et à la redistribution des terres, gagne en popularité parmi les jeunes chômeurs. L’EFF pourrait jouer un rôle crucial dans une potentielle coalition, ajoutant une dimension radicale aux futures politiques gouvernementales.

Le retour de Jacob Zuma : Un acteur déstabilisant

L’ancien président Jacob Zuma, en créant son nouveau parti MK, complique encore la situation. Sa réapparition en politique menace d’éroder encore plus le soutien à l’ANC et d’intensifier les tensions électorales. Les antécédents de violences et de troubles liés à sa figure suscitent des inquiétudes quant à la sécurité des élections.

Vers une nouvelle ère politique ?

L’issue de ces élections pourrait marquer un tournant historique pour l’Afrique du Sud, mettant fin à une domination de l’ANC de trois décennies. Le pays est à un carrefour, avec la possibilité de voir émerger une nouvelle configuration politique, marquée par des coalitions et une gouvernance plus diversifiée. Quelle que soit l’issue, le scrutin du 29 mai pourrait bien redéfinir le paysage politique sud-africain pour les années à venir.

 

ABB

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