Le casse-tête des plaignants dans les commissariats en Guinée

En Guinée, beaucoup préfèrent se rendre justice que de mettre leurs prévenus à la disposition de la loi. En cause, la procédure judiciaire est souvent gangrénée par la corruption et l’arnaque. Tout est à payer par le plaignant. Des exemples frappants sont quotidiens au commissariat central de police de Sonfonia, une des nouvelles communes de Conakry, capitale de la Guinée.

Dans ce commissariat, c’est un véritable casse-tête pour les plaignants. Quand s’il s’agit par exemple de déférer, les agents disent souvent qu’ils sont en manque de carburant. Un argument pour soutirer de l’argent au plaignant. Ce dernier aura tellement à payer qu’il regrettera de s’être tourné à la police.

Dans le même commissariat, l’une des affaires en cours de traitement concerne une jeune fille de 19 ans, victime de séquestration et de viol. Depuis une semaine, le dossier traîne et il n’est toujours pas entériné par l’inculpation du présumé auteur ou de sa libération.

À chaque fois que le mari de la fille violée est sur place, des arguments lui sont placés pour lui soutirer de l’argent. Ce lundi, il est de nouveau dans ledit commissariat. À son arrivée, il lui a été dit que le pick-up devant assurer le déferrement est à sec.

L’agent en charge du dossier

L’agent chargé de son dossier lui a demandé le prix de 10 litres d’essence. Ce qui fait 120 000 francs guinéens, soit environ 13 dollars américains.

La somme est déjà à sa disposition, mais le déferrement n’a toujours pas eu lieu. Il est pour le moment occupé à d’autres auditions. Pendant ce temps, le mari et la victime patientent dans la salle d’accueil au risque de se voir à nouveau dans l’obligation de revenir ultérieurement.

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