Guinée : Bah Oury impose la rupture au sein de son parti, l’UDRG

En Guinée, il est de coutume que tout leader politique qui bénéficie d’un poste ministériel ou administratif devienne redevable envers ses militants. Mais avec Bah Oury, ce ne sera peut-être pas le cas. Depuis sa nomination comme Premier ministre, il est confronté à une pression interne de son parti politique, l’UDRG (Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée). Responsables et partisans, tous attendent de lui des retombées de sa participation à la gestion de la transition. Mais il prévient de les décevoir. 

Comme tout autre parti politique, celui de Bah Oury dispose des groupes sociaux où responsables et militants échangent à distance. D’après une source, depuis sa nomination, il n’a plus le temps d’y intervenir ou de répondre aux appels. Son numéro reste joignable. Mais à chaque fois, c’est un autre qui répond et dit que le propriétaire est occupé. Bref, c’est un autre Bah Oury que ses militants sont en train de découvrir.

Selon toujours notre source, il leur a déjà dit que l’heure n’est pas au règne de l’UDRG, mais à celui du CNRD. Ce qui sous-entend qu’avec lui, ses partisans n’ont pas à attendre que son temps de Premier ministre leur soit l’occasion d’intégrer massivement l’administration guinéenne.

D’ailleurs, Bah Oury ne vit plus chez lui à Lambanyi, un quartier récemment érigé en commune urbaine. C’est la Cité ministérielle qui lui sert actuellement de résidence. Son accessibilité par ses militants, aussi téléphoniquement que physiquement, n’est presque plus possible.

Un de ses partisans révèle : « On se voyait et se parlait souvent. Depuis sa nomination, je n’ai parlé avec lui qu’une seule fois au téléphone. Actuellement, quand je tente de le joindre, il renvoie mon appel. Il nous a dit que ce n’est pas l’UDRG qui est au pouvoir et que son souci n’est pas d’aider à des postes. Mais d’aider à redresser la Guinée et d’implanter son parti ».

Pour ce qui est de l’implantation du parti de Bah Oury, c’est une réalité qui est actuellement visible. Il a fallu qu’il devienne Premier ministre pour que parallèlement ses plus proches à l’UDRG commencent à élargir l’installation de celle-ci dans le pays.

Bah Oury pourrait être le Premier ministre dont l’appartenance à la gestion de la transition ne profiterait pas assez à son entourage au sein de l’UDRG, encore moins à ses militants.

 

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