Des propos sarcastiques à l’endroit du régime de Kais Saied ont valu à Sonia Dahamni une arrestation musclée samedi soir (11 04 2024) à Tunis. Des policiers encagoulés sont entrés de force à la maison de l’avocat pour arrêter la robe noire pendant que la chaîne de télévision France 24 était sur place pour couvrir l’événement.
La chaine française a d’ailleurs dénoncé dans la foulée une entrave à la liberté de la presse face à une intimidation des policiers qui sont venus arracher la caméra et demandé à la journaliste d’arrêter son direct.
Maryline Dumas la journaliste a vu la diffusion de la scène coupée ainsi que son cameraman arrêté pendant une dizaine de minutes puis relâché.
Sonia Dahamni avocate et critique de Kais Saied fait l’objet d’une enquête pour diffusion de « fausses informations pour atteinte a la sûreté publique » et « incitation à un discours de haine » en vertu du décret-loi 54, selon des médias locaux.
En effet, invitée dans une émission de télévision mardi (07 04 2024), Sonia s’est exprimée de manière sarcastique sur l’accueil de migrants dans son pays. La chroniqueuse aurait après cela reçu une convocation jeudi à laquelle elle n’aurait pas répondu affirmant refuser se présenter devant la justice « sans connaître les raisons de cette convocation ».
Le juge d’instruction a décidé alors d’émettre un mandat d’amener à son encontre.
Depuis un an et demi, une soixantaine de personnes parmi lesquelles des avocats, journalistes et opposants au président Tunisien ont fait l’objet de poursuites sur la base de la ce décret-loi 54 selon le syndicat des journalistes du pays.
Dimanche matin (12 05 24), l’opposition est sortie massivement pour exiger de l’actuel président une date pour la prochaine présidentielle et la libération des opposants et journalistes. Son mandat prend fin en octobre.
L’arrestation musclée de Sonia Dahamni est venue rajouter une couche à la colère des manifestants.