Les femmes, maillon essentiel de la transformation économique en Afrique

La transformation de produits locaux connaît une avancée significative de nos jours. Des fruits, des légumes, produits halieutiques et cosmétiques, les femmes mettent à profit toute leur ingéniosité pour contribuer à booster l’économie, favoriser l’entreprenariat et réduire le taux de chômage.

« C’est un secteur qui peut éponger 70% du taux de chômage. Autrement dit, elle peut contribuer largement au taux de l’employabilité », déclare une formatrice dans les activités de transformation agroalimentaire.

Bien que le secteur de la transformation soit prometteuse, les problèmes ne manquent pas pour ces actrices du développement .

Entrer dans l’ère de l’industrialisation du secteur

Le secteur de la transformation fait face à plusieurs défis notamment celui de l’industrialisation.

« Nous souhaitons professionnaliser le secteur. Nous devons profiter de nos capacités pour révolutionner nos vies. Pour ce faire, il nous faut un accompagnement et un suivi de la part des autorités pour pouvoir exporter nos produits », dit la formatrice. Non sans mettre en exergue la valorisation du riz et du maïs qui figurent parmi les principales céréales les plus consommées sur le continent.

Des mangues, de l’arachide, des fraises, des tomates entre autres produits, ces femmes souhaitent augmenter le pouvoir d’achat de leurs pays et par ricochet augmenter la chaine de valeur. Elles déplorent néanmoins le « manque de suivie » de la part des ONG qui les forment le plus souvent.

 

« Les ONG nous forment et nous montrent le chemin à prendre. Seulement, ils ne nous suivent pas. Après chaque formation on ne les voient plus », regrette Fatou Alioune Gueye.

La question sur la commercialisation des produits locaux africains relève toutefois du parcours du combattant. Ces femmes sont à la recherche permanente de nouveaux points de vente. « N’eussent été les réseaux sociaux, leurs produits connaîtront une mévente », relativise la dame.

Elles sont nombreuses à s’adonner à des activités génératrices de revenus. Ces femmes, dans tout les coins du continent ont fini de montrer leur savoir faire. Et, force est de reconnaître qu’elles constituent la « cheville ouvrière » dans la transformation de céréales locales.

La valorisation des femmes dans l’agriculture

À Libreville, les femmes s’investissent dans la transformation, souvent à petite échelle et de manière informelle. Dans un contexte de forte dépendance des produits importés, ces dames utilisent les matières premières locales agricoles pour développer l’emploi autour de l’agriculture et favorise les investissements.

Au Burkina Faso, 50% de la population consomment des produits locaux. Selon une étude, 500 000 tonnes de céréales sont produits par an.

Ces femmes, pour pallier les problèmes de points de vente ont mis en place une boutique communautaire pour la vente des produits de ses membres. Afin de changer de fusil d’épaule, elles utilisent les foires et les événements comme une occasion pour promouvoir leurs produits.

Ainsi, elles participent aux événements tels que le Siao (salon international de l’artisanat à Ouagadougou selon ces transformatrices, la Fiara (foire internationale de l’agriculture et des ressources animales), la Fidak (foire internationale de Dakar) et les Jaal (journées agroalimentaire) .

Malgré tout cela, ces femmes rencontrent des difficultés notamment le « manque d’équipement et sont confrontées à des conditions d’hygiène non conforme aux normes. Les méthodes de conservation font également partie des facteurs qui freinent le développement de la filière », soulignent-elles.

À en croire ces femmes, la souveraineté alimentaire est bien possible en Afrique. Toutefois, pour y parvenir, elles restent convaincues que l’Etat doit « appuyer les producteurs et les entreprises des transformateurs ».

Ndeye Mour Sembene

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