L’instabilité démocratique en Afrique, un obstacle à l’aide publique au développement

En janvier 2024, l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) chiffrait l’aide publique au développement de l’année 2022 à 211 milliards de dollars. Une augmentation qui ne concernait pas l’Afrique subsaharienne pour qui, elle était plutôt en baisse.

En avril, la compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) s’interrogeait sur un constat de la suspension de l’aide publique au développement pour le continent africain.

L’étude montre que le risque politique augmente en flèche partout dans le monde selon le Fonds Monétaire International qui ajoute à cela le risque climatique comme frein puissant à la reprise de l’économie sans compter la guerre à Gaza et en Ukraine.

En Afrique, c’est plutôt la recrudescence des coups d’État qui en est le principal facteur.

Il serait même certain que 44% des coups d’État qui ont eu lieu dans le monde se soient passés dans la région de l’Afrique.

Une recrudescence qui bloque l’aide au développement comme récemment le cas au Niger et au Gabon en 2023 ou encore en Guinée, au Mali et au Burkina Faso au cours des années précédentes.

La Coface a étudié les flux d’APD avant et après les coups d’État en se basant des chiffres de 30 pays donateurs suivis par l’ OCDE dans une région où l’aide joue encore un rôle économique déterminant.

Les régimes conduits par des putschistes se voient confrontés à une suspension de l’aide comme le montre la période 2011-2021 où 67% des coups d’État ont été suivi d’une suspension à l’aide au développement.

Par ailleurs, les données ont changé car on note aujourd’hui sur le continent d’autres donateurs qui concurrencent les Occidentaux qui en étaient les seuls.

L’apport de la Russie, la Chine et les pays d’Asie ou du golfe sont venus se greffer d’où l’invite pour les occidentaux à une certaine prudence d’avec les putschistes.

L’ Organisation de la Coopération et de Développement Économique(OCDE) a annoncé, il y a trois semaines que cette aide a grimpé de 42 milliards de dollars soit représentant une hausse de 2% par rapport à 2022.

L’économiste Honoré Mondomobe indique que cette aide publique devrait être indexée sur les besoins du développement et doit être supérieure au taux d’inflation des pays.

Selon lui, il est prétentieux de croire qu’avec une hausse de 2% que l’aide au développement a augmentée.

 

D’après l’agroéconomiste, elle a plutôt régressé car étant moins importante par rapport au taux d’inflation des pays et moins important que le niveau de croissance.

L’économiste est d’avis que cette aide ne doit plus passer dans les mains des gouvernants mais plutôt par l’aide au secteur privé à se développer, à créer des emplois et aider le continent.

Elle devrait être basée sur l’aide aux jeunes, aux femmes et aux personnes en capacité de produire.

«C’est seulement de cette façon qu’on pourra aider l’Afrique à exporter plus et réduire l’immigration clandestine », dit-il.

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