Le Fonds monétaire international (FMI) table sur une croissance de 7,1% pour l’année 2024.
Une équipe du Fonds monétaire international (Fmi), dirigée par Edward Gemayel, a séjourné au Sénégal du 25 avril au 3 mai 2024 pour faire le point sur les développements économiques et politiques récents et jeter les bases de discussions de la seconde revue du programme soutenu par le Fmi.
Selon l’institution de Bretton Woods, l’économie sénégalaise a fait preuve de résilience en dépit d’un contexte difficile.
«La croissance économique pour 2024 est maintenant projetée à 7,1 % contre 8,3 % auparavant, reflétant une activité économique impactée au premier trimestre par le contexte électoral et un démarrage retardé de la production de gaz jusqu’en décembre 2024 », a prévu le Fmi.
Selon le FMI, l’économie sénégalaise a fait preuve de résilience en dépit des tensions politiques autour de l’élection présidentielle et les chocs extérieurs. La croissance économique a dépassé les attentes (4,6 %), reflétant une bonne campagne agricole et un secteur tertiaire solide, estime le Fmi.
« L’inflation a également connu une baisse plus rapide que prévu, retombant à 5,9 %. Des dépenses élevées de subventions à l’énergie (620 milliards de francs CFA, soit 3,3 % du Pib) et d’intérêts sur la dette ont été compensées par des réductions des dépenses d’investissements afin de contenir le déficit budgétaire à 4,9 % du Pib, conformément à l’objectif du programme », a fait savoir un responsable du Fmi dans une déclaration rendue publique vendredi (03-05-24), à l’issue de la mission de la délégation du Fmi.
Par ailleurs, a-t-il dit, le gouvernement a constitué des réserves de liquidités en prévision de l’élection présidentielle, ce qui a contribué à une augmentation de la dette du gouvernement central (73,4 % du Pib) au-delà du plafond de dette fixé dans le cadre de l’UEMOA. Le déficit du compte courant est resté important (18,8 % du PIB), reflétant la faiblesse persistante des exportations de biens.
La croissance de l’activité économique au premier trimestre 2024 a été plus faible que prévu, du fait des incertitudes politiques liées à l’élection présidentielle. Les indicateurs de conjoncture montrent que la croissance de l’activité économique a été modérée, les entreprises ayant reporté leurs investissements et les consommateurs réduit leurs dépenses.
L’inflation s’est repliée à 3,3 % (en glissement annuel). L’exécution du budget a été marquée par une moins-value au niveau des recettes et un dépassement du coût des subventions à l’énergie par rapport à l’enveloppe budgétaire initiale. Les perspectives économiques restent toutefois favorables.
Les données préliminaires pour la fin de l’année 2023 indiquent que le programme soutenu par le Fmi reste globalement sur la bonne voie. Toutefois, pour atteindre l’objectif de déficit budgétaire de 3,9 % du Pib fixé pour la fin de l’année 2024, il faudra prendre des mesures ambitieuses pour rationaliser les dépenses fiscales et améliorer l’efficacité des dépenses. Ces mesures devraient être prises dans le cadre d’un budget rectificatif qui permettrait la réalisation de l’objectif régional de déficit budgétaire de 3 % du Pib en 2025.