Sa nomination à la tête de l’équipe nationale avait fait polémique. En effet, la fédération camerounaise de football (Fecafoot) avait dénoncé la décision qu’elle jugeait « unilatérale » prise par le gouvernement de nommer le Belge Marc Brys en la qualité d’entraîneur de l’équipe nationale masculine pour succéder à Rigobert Song.
« Le Cameroun est resté un moment sans entraîneur. Donc, pour préparer les prochaines éliminatoires de la coupe du monde en juin, il fallait impérativement un sélectionneur », justifie le journaliste sportif sénégalais Cheikh Diop qui juge légitime la contestation de la Fécafoot.
Toutefois, la manière dont le ministre Narcisse Mouelle Kombi à procédé n’est pas des meilleures. Il l’a nommé sans consulter au préalable Samuel Eto’o.
« C’est comme si on se levait un matin et le ministre des sports du Sénégal nomme un entraîneur sans en informer Augustin Senghor, donc cela se comprend », poursuit -il. En d’autres termes, « ils ont été mis devant le fait accompli ».
« En Afrique, en général, c’est l’Etat qui paie le staff technique. Quand on se base sur ce fait, on pourrait être d’accord que le gouvernement puisse choisir son entraîneur et qu’il est dans ses droits », commente, toutefois, le journaliste.
« Sauf que Samuel Eto’o de son côté avait lancé un appel à candidature. Donc il l’on surpris avec cette décision alors que la logique voudrait qu’il y ait une action coordonnée », estime cet autre journaliste.
Selon lui, cette situation est « impensable en Europe ». Là-bas, signale-t-il, les fédérations sont autonomes et ont leur propre budget. Ce sont eux qui prennent tout en charge. Ici, avec la situation actuelle qui prévaut dans l’équipe nationale camerounaise, ce qui justifie ce qui semble être un coup de force du gouvernement, explique-t-il.
Et d’ajouter que « au-delà du sport, il y’a des enjeux économiques, diplomatiques c’est pour cette raison que les Etats Africaines ne veulent pas laisser l’exclusivité de la gestion des équipes nationales aux fédérations ». Même si, la FIFA a, à plusieurs reprises, rappelé que toute ingérence dans les affaires sportives dans une Fédération par des autorités politiques peut entraîner des sanctions des instances internationales.
Samuel Eto’o semble être conscient de cela. De l’avis du journaliste, le président de la Fécafoot est « protégé par la Fifa car l’Etat n’osera pas imposer le coach au risque d’être sanctionné à ces agissements. C’est un levier que la fédération va tirer pour essayer de faire flancher l’Etat et que l’on revienne à l’orthodoxie », explique-t-il.
L’on se pose toujours la question de savoir pourquoi Eto’o tarde à confirmer le choix porté sur l’entraîneur choisi par le gouvernement.
Eh bien, c’est parce que tout simplement, il ne connaît pas Marc Brys pour le confirmer au poste d’entraîneur, affirme le directeur du site sportif « Tout Foot ».
De l’avis des deux journalistes sportifs, il faut que l’Etat fasse des « concessions » en se disant que s’il force la main, le pays risque une sanction. À les en croire, toutes les deux parties ont intérêt à ce qu’une solution à l’amiable soit trouvée. Car, des rencontres se profilent en juin. Ce temps perdu peu avoir des conséquences pour l’équipe camerounaise.
Selon une source proche de la fédération, une réunion d’urgence sera tenue aujourd’hui mardi (30-04-2024) avec comme ordre du jour : le réaménagement du staff technique.
Pendant ce temps, Marc Brys poursuit ses tournées Européenne où il a multiplié les entretiens avec les internationaux et les joueurs binationaux éligibles pour porter le maillot des Lions indomptables.
Ndeye Mour Sembene